La revue 2017 des CDMC

Comme je l’ai mentionné lors de ma dernière chronique, voici ma revue de l’année. 2017. J’ai sélectionné quinze événements qui ont, selon moi, marqué cette année. J’ai décidé de ne pas présenter ces événements ou ces phénomènes en ordre chronologique, car il est difficile de classer une nouvelle marquante dans un mois en particulier, car ce sont des événements qui durent dans le temps. De plus, j’ai décidé de sélectionner des événements qui n’ont pas retenu l’attention, histoire de parler un peu du continent africain. Enfin, sans surprise, ma personnalité de l’année 2017 est Donald Trump. Il aurait été facile pour moi d’écrire à ce sujet à tous les jours. Bonne lecture et bonne année 2018.

1. La présidence de Donald Trump:

a. L’affaire russe: Est-ce que les Russes ont entravé la dernière présidentielle ? La réponse pourrait nous conduire vers une destitution de Donald Trump.

b. L’ALENA: Le Président Trump a remis en question l’existence même du traité de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. L’« America first » pourrait se retourner cont nous.

c. L’Obamacare: La chambre des représentants des État-Unis vient a voté l’abrogation de l’Obamacare. Heureusement que le Sénat s’y soit opposé.

d. L’Accord de Paris: Selon le Président, il s’agissait d’une décision évidente à prendre pour le bien des Américains. D’ailleurs, il en avait fait la promesse durant la dernière campagne. Il n’y a donc encore pas de surprise à ce niveau, même si ce retrait est un peu préoccupant pour l’avenir de la planète. Pour les gens qui pensent que le réchauffement climatique est un canular je vous laisse avec une petite pensée :« Make America great again and fuck up the rest of the world».

e. Les dossiers de l’immigration:

1- Les dreamers: Ce programme qui avait été décrété par Barack Obama en 2012 et qui venait éclaircir la situation de 800 000 immigrants sera graduellement aboli. Ce programme venait régulariser la situation d’immigrants illégaux qui étaient arrivés en bas âge aux États-Unis. Ça sera le retour aux limbes pour bien des gens d’ici quelques années.
2- Le décret migratoire: La Cour Suprême des États-Unis vient de rendre effectif le décret migratoire qui interdisait l’entrée de citoyens en provenance de sept pays à majorité musulmane. Pour l’instant son application reste conflictuelle.
3- Les Haïtiens réfugiés aux États-Unis vont perdre graduellement leur statut de résidence temporaire.

f. La réforme fiscale: Ça vient de passer comme une lettre à la poste à la chambre des représentants. Le Sénat risque de couper le party des ultra riches sympathisants du parti républicain.

g. Rapprochement avec Cuba: Donald Trump vient de refroidir les ardeurs des partisans du rapprochement. Rappelons que les États-Unis imposent un embargo à Cuba depuis 1959. Bien que le régime castriste ne soit pas le plus doux de la planète, le changement de cap de Trump ressemble à de l’entêtement de vieux idéologues qui pensent que la Guerre froide n’est pas terminée.

h. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël : Comment foutre le bordel dans un bordel…

2. Brexit: La PM de la Grande-Bretagne, Theresa May a lancé la procédure devant sortir son pays de l’Union européenne. Est-ce le début de la fin pour l’UE ?

3. La situation en Corée du Nord: Pyongyang a menacé Washington pendant toute l’année: Le régime nord-coréen vient de lancer une série de menaces en 2017. Malgré une série de sanctions à l’égard de ce pays belliqueux, rien n’y fait et les provocations continuent. Est-ce que l’escalade va se poursuivre ?Est-ce que la rencontre de janvier prochain, à Vancouver, peut ramener les différents acteurs sur le chemin de la bonne foi ? Il est à noter que cette rencontre aura lieu sans la Corée du Nord.

4. La Syrie et l’Irak : Près de 500 000 morts plus tard et 12 millions de déplacés (en Syrie) Les Russes ont décrété la victoire sur l’EI. Qui est le vrai gagnant de cette reconquête du Califat islamique ? Bachar Al-Assad, celui-là même qui est en très grande partie responsable de cette tragédie. Pour ce qui est de l’EI, il s’agit d’une défaite sur le plan géographique, mais le Djihad se poursuit et le recrutement va bon train. Les perdants de l’histoire: la population.

5. Lula prend le chemin des cellules : L’ancien président du Brésil vient d’être condamné à neuf ans de prison. Rappelons que ce leader de la gauche brésilienne a été Président pendant huit ans. Il avait laissé sa place à Dilma Rousseff, qui a elle-même été destituée l’année dernière. Le Président actuel, Michel Temer, fait aussi face à des accusations de corruption. Actuellement, il y a environ près du tiers des parlementaires brésiliens qui font face à des accusations de nature criminelle. La plupart ont trempé dans le scandale Petrobras. Une coupe du monde de soccer et des Jeux Olympiques à deux années d’intervalle, ça laisse des traces.

6. Coupures des liens diplomatiques entre le Qatar et six pays arabes : Le torchon brûle entre les différentes monarchies du Golfe Persique. Six pays arabes, dont l’Arabie-Saoudite, les Émirats arabes unis et l’Egypte viennent de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar. L’Arabie-Saoudite, en tête, accuse le Qatar de financer le terrorisme. Comme-ci ce pays, pouvait donner des leçons de rectitude politique.

7. La dictature n’est pas loin de la Turquie : Un an après la tentative de putsch manquée, le Président Erdogan continue sa marche vers la dictature. En effet, le gouvernement a limogé environ 7500 policiers cette semaine.(juillet) C’est 100 000 fonctionnaires, depuis l’année dernière, qui ont perdu leur emploi, en raison de liens présumés avec le prédicateur Gulën, qui aurait conduit le putsch de l’an dernier. Il est à noter que celui-ci est en exil aux États-Unis depuis 1999. Que voulez-vous, les dictateurs ont tendance à être paranoïaque.

8. La Saga vénézuélienne: La révolte continue de gronder dans ce pays pétrolier de l’Amérique du Sud. Nicolas Maduro, Dauphin de Hugo Chavez, tente de garder le contrôle de son pays en réprimant durement les manifestants. Celui-ci, accuse les États-Unis de fomenter un coup d’État…

9. Le temps des indépendances:
a. Indépendance de l’Écosse: Le parlement écossais vient de donner son accord pour faire une autre consultation populaire sur l’indépendance. Rappelons que les Écossais avaient dit non dans une proportion de 55% en 2014.
b. Le Kurdistan irakien: Référendum gagnant et non-reconnaissance de cette victoire par le gouvernement de l’Irak.
c. La Catalogne : un référendum gagnant, une négation espagnole de cette victoire, une dissolution de parlement catalan et un retour de la majorité indépendantiste. Peut-on s’opposer à la volonté d’un peuple ? Si oui, la démocratie est vraiment mal en point.

10. Emmanuel Macron devient le nouveau président de la France : Ça été une victoire relativement facile de la France en marche ! Macron, aura la difficile tâche d’unir les Français, ce qui ne sera pas facile.

11. La Birmanie et les Rohingyas: La dirigeante de la Birmanie et récipiendaire d’un prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kii, est fortement critiquée. Son gouvernement est soupçonné de pratiquer un nettoyage ethnique à l’encontre de la minorité musulmane Rohingya. 260 000 membres de cette ethnie se sont réfugiés au Bangladesh et l’ex-nobélisé ne veut même pas dénoncer la situation.

12. La crise des opioïdes: Donald Trump a décrété un état d’urgence national de santé publique. En 2016, 65 000 américains sont morts en raison d’une surdose d’opioïdes ou d’autres drogues.

13. Xi Jingping affermit son emprise sur le parti communiste: Coup de force du Président chinois lors du 19e congrès du parti. Il est là pour rester…

14. #Metoo ou #Moiaussi : Ils tombent comme des mouches…Serait-ce la fin du silence ?

15. Parlons un peu de l’Afrique :
a. Départ de Mugabe au Zimbabwé: Le plus vieux dirigeant de la planète, le Zimbabwéen Robert Mugabe 93 ans, vient de se faire montrer la sortie! Enfin…
b. Le Sud-Soudan: Malgré un cessez le feu, l’ONU est catastrophé par cette tragédie qui a fait des dizaines de milliers de morts et 4 millions de déplacés…
c. L’affaire des esclaves en Lybie: On ouvre le journal, on lit la nouvelle et après on passe à d’autre chose… Épouvantable…Abjecte…
d. Le chaos en République Démocratique du Congo : Depuis le mois d’août 2016, les violences ont fait des milliers de morts et près d’un million de personnes déplacées dans ce pays. L’ONU a répertorié 42 fosses communes dans la région de Kazaï. On ne parle jamais de ça dans nos médias…

Mes chroniques de 2017

L’année 2017 s’achève et c’est pour cette raison que je désire faire un bilan de mes quelques mois d’écriture. J’ai écrit 50 articles, il y a eu près de 28 000 vues sur le blogue et près de 20 000 visiteurs. Le plus satisfaisant de cette année, a été de mettre l’écriture dans mon quotidien. Il est évident que l’année 2018 ne sera pas aussi productive, en raison du temps que je devrai consacrer à mon travail qui me rémunère. Dans cette chronique, je vous propose tout simplement des extraits de conclusions et d’introductions de chroniques écrites au courant de l’année. Bonne lecture et merci pour vos encouragements.

N.B. Ne pas manquer la semaine prochaine, la publication de la revue 2017 des chroniques du monde contemporain.

  1. …nous sommes confrontés à une dualité que l’on hésite à nommer, car elle oppose un populisme identitaire, poussé par des leaders charismatiques (Trump, Le Pen et Wilders) à une idéologie faisant la promotion du multiculturalisme et véhiculée par des politiciens s’appuyant sur des diasporas probablement fidèles aux caisses de certains partis politiques…Pour les médias et les adeptes du multiculturalisme, le cancer qui gruge les sociétés occidentales, c’est l’intolérant xénophobe. Il faudrait peut-être regarder un peu plus loin, car l’intolérant n’est peut-être pas seulement celui que l’on pense… https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/03/17/le-populisme-un-danger-pour-notre-civilisation/
  2. Nous sommes en 2017 et les rôles ont passablement changé. La droite trouve son pain et son beurre dans la protection des frontières et la remise en cause des différents accords de libre-échange. De l’autre côté, nous avons une gauche plutôt désorientée qui tantôt dénonce le libre-échange(Bernie Sanders) et tantôt l’approuve, mais qui fait la promotion d’une ouverture sur le monde. Pourquoi ce revirement idéologique ? En raison du fait que la mondialisation a apporté un lot de possibilités et de difficultés que nos gouvernements ne sont pas encore capables de gérer. Cette incapacité réside en partie dans la perte de nos repères. C’est pour cette raison qu’il est urgent d’identifier nos valeurs de société et de s’y référer au besoin. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/04/04/un-paradoxe-de-lhistoire/
  3. Ce pays est en ruine et un cancer généralisé le ronge. Son dirigeant est le principal responsable des problèmes et il faut aussi composer avec ces barbares islamiques que sont les membres de Daech.(EI) Comment faire pour rebâtir un peu d’espoir dans ce pays ? Que faire après ces frappes américaines ? C’est quoi la prochaine étape ? J’espère qu’on ne vient pas d’entrer dans une dynamique de Guerre froide. J’espère que la dénonciation des Russes est une manœuvre diplomatique de leur part pour ménager leur allié Syrien. Ils peuvent faire preuve de ménagement, mais je ne peux pas croire qu’ils pensent encore qu’Assad est la solution pour remettre ce pays sur les rails. En terminant, je reviens à ma question de départ: On fait quoi maintenant ? J’espère qu’il y a un plan, mais permettez moi d’en douter… Dans ce plan, il y aurait quelqu’un pour assurer la transition, une force politique qui pourrait servir de courroie de transmission pour assurer la suite des choses. La seule force disponible provient de l’extérieur de la Syrie. Ce sont des exilés qui ont fuit leur pays et qui pourraient y revenir pour reconstruire leur pays dévasté. Un peu sur le modèle irakien…Ouais, mais l’Irak c’est un échec monumental. Je sais… On fait juste jaser ! Je suis de nature optimiste, mais pour la Syrie je ne vois rien. Et si Lawrence d’Arabie était parvenu à ses fins ? En serions-nous là ? (Si vous voulez en savoir plus sur ce personnage, tapez :« Lawrence d’Arabie » sur un moteur de recherche populaire.) https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/04/07/on-fait-quoi-apres/
  4. Ce fut donc une grosse semaine pour le nouveau Président des États-Unis. On est passé d’une politique isolationniste à une politique interventionniste. Ce qui est le plus inquiétant, c’est ce changement de cap drastique de l’administration américaine. Un tel revirement laisse présager des actions rapides de l’administration américaine. C’est d’ailleurs ce qu’a évoqué Donald Trump en fin de semaine lorsqu’il a mentionné la possibilité d’une action unilatérale en Corée du Nord. Alors, pourquoi ce changement ? Au-delà des atrocités de la semaine dernière à Khan Cheikhoune, il y a une tentative de noyer le poisson des ratées de la politique intérieure américaine. Avec les échecs des décrets migratoires, de la tentative infructueuse de réforme de l’Obamacare et les rumeurs de relations douteuses avec la Russie, des interventions à l’extérieures du pays ont ceci de bien : attirer l’attention ailleurs…https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/04/11/un-changement-inquietant/
  5. Lorsque l’on est citoyen d’une démocratie et que l’on désire qu’elle soit en santé, il est d’importance capitale de s’impliquer et de s’informer. Lorsque l’électeur français se rendra aux urnes dimanche prochain, il est primordial qu’il fasse un travail préalable. Celui de s’informer pour qui il votera. Ne pas s’en tenir aux extraits rapportés pour les différents médias et aux slogans de campagne. Les candidats sont au coude à coude et l’indécision est de plus en plus importante, surtout chez les « impolitisés ». Dans ce cas, que doit-on faire ? C’est facile : vous allez imprimer le programme de chacun des candidats et faire un choix en fonction de vos valeurs. Ne laissez pas les faiseurs d’opinion vous imposer un choix, faites le vôtre ! https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/04/19/tango-pour-quatre-en-france-et-petite-morale-a-lelecteur/
  6. Les résultats du premier tour de la présidentielle française sont connues depuis dimanche le 23 avril et le moins que l’on puisse dire c’est que les Français sont sous le choc. Ils viennent de réaliser que tous les référents traditionnels de la gauche et de la droite, ont disparus. Imaginez : les deux grands partis seront absents du deuxième tour. Il y aura un affrontement entre Marine Le Pen(Front National) et Emmanuel Macron, un transfuge du parti socialiste, à la tête d’un mouvement appelé : « En marche ». Un duel qui opposera les nationaux de Marine Le Pen et les mondialistes d’Emmanuel Macron. En France, on s’insurge, mais les débats traditionnels entre la gauche et la droite n’ont plus la cote. Il faut en faire notre deuil, car les enjeux politiques des dix prochaines années se joueront autour de questions identitaires. Laissez-moi donc vous brosser un tableau de ces deux conceptions. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/05/03/les-nationaux-et-les-mondialistes/
  7. À mon sens, le plus grand fléau qui guette le monde, ce sont les très grandes inégalités qui règnent. La croissance mondiale est toujours au rendez-vous depuis des décennies, mais l’argent se concentre toujours entre les mains de grandes fortunes. Selon un rapport d’Oxfam, publié en janvier 2017, les huit hommes les plus riches de la planète possèdent autant que 50 % de l’humanité. En 2015, le 1% le riche de la planète possédait plus que le 99% restant. La situation est catastrophique et il est urgent d’agir, car si rien n’est fait la déstabilisation mondiale sera de plus en plus grande. Le terrorisme augmentera, le réchauffement climatique continuera sa marche et la démocratie sera compromise. Pour ma part, je vais retourner marcher dans les rues de San Francisco en détournant du regard la centaine de mendiants qui me solliciteront durant ma journée de touriste. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/05/09/calisse-que-cest-pas-juste/
  8. Le message de Magnette me rejoint particulièrement, parce qu’il rencontre exactement le point de vue de l’ancien prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz.** Selon Stiglitz, la mondialisation, dont la libéralisation des échanges, a été une bonne chose pour l’humanité. Il y a eu une croissance fabuleuse de l’économie et elle a amené la prospérité sur toutes les continents de la planète. Le problème de cette mondialisation, c’est qu’elle n’a pas profité à tout le monde. Elle a seulement accentué les inégalités, parce qu’elle a été pensée par les riches et pour les riches. Il est maintenant le temps de la remettre en question et de travailler, comme Magnette, et Stiglitz à la rendre plus équitable. Par contre, c’est emmerdant pour ceux qui savent ce qui est bon pour nous…. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/05/16/lempecheur-de-tourner-en-rond/
  9. C’est le 20 janvier dernier que Donald Trump a prêté serment pour ainsi devenir le 45e Président des États-Unis. Depuis ce temps, il n’y a pas une semaine où il n’y a eu rien à dire dans les médias, par rapport à cette administration. D’ailleurs, vous avez peut-être remarqué, dans La Presse+, la page quotidienne sur les États-Unis. Pour ma part, depuis le lancement de mon blogue, j’aurais pu écrire à chaque fois à ce sujet. D’ailleurs, on m’arrête même dans les rues pour que je le fasse. D’accord j’y vais, je me lance et j’écris sur quoi ? Trop de sujets…C’est pour cette raison que je vais répondre à sept questions sur l’administration Trump : https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/05/24/le-spectacle-de-donald-trump-partie-1/
  10. S’il y a un sujet qui est emmerdant, c’est bien celui de la lutte aux changements climatiques. Vous allez m’excuser de vous embêter, mais je vais vous en parler un peu. Je vous en parle, car j’ai toujours l’impression que les hypocrites et les naïfs sont légion dans ce domaine. Lors du G7 de la dernière semaine en Italie, il a été possible de voir la fin de l’unanimité sur la lutte aux changements climatiques. Rappelons que 195 pays, dont les États-Unis, ont signé une entente lors de la COP 21 de Paris en 2015 pour tenter de limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2100. Les Américains viennent d’évoquer une remise en cause de leur signature. Est-ce que ce revirement est vraiment surprenant ? Est-ce catastrophique pour l’avenir ? https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/05/30/entre-hypocrisie-et-naivete-crasse/
  11. Ce que j’essaie de dire dans cette chronique, c’est que j’ai de la difficulté avec la couverture médiatique. Londres a encore été frappée et à partir de là, les médias envoient des quantités industrielles de journalistes pour nous faire vivre l’événement sous toutes ses coutures. Dans cet ère de l’information, j’ai l’impression que l’on n’est pas vraiment informé. On fait un gros show de nouvelles, pour satisfaire notre besoin de voir. Pas besoin de nous faire comprendre les tenants et les aboutissants de l’idéologie barbare qui est derrière le djihad islamique et qui fait des victimes partout dans le monde…. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/06/06/le-voyeurisme-qui-nous-aveugle/
  12. Finalement, je crois que la situation en Corée du Nord n’est pas sur le point de se régler. Je pense que nous allons rester dans une situation d’équilibre au courant des prochaines années. Lorsque les Chinois l’auront décidé, ils règleront le cas de cette dynastie farfelue. Malgré les inconforts que créent ce régime, auprès du Parti communiste chinois, le gouvernement juge ce pays essentiel à l’équilibre mondial. La Corée du Nord est comme le cailloux dans le soulier des États-Unis en Asie et les Chinois le savent trop bien. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/06/14/des-provocations-dangereuses/
  13. C’est dans ce contexte, que je traîne dans mes cartons d’enseignant, le génocide rwandais. À chaque année ou presque, je m’évertue à faire comprendre ce qui s’est passé en 1994 dans ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs. Je termine toujours ce chapitre par la conclusion suivante : « La fin du génocide va provoquer l’exil de deux millions de personnes, principalement de l’ethnie hutue, vers le pays voisin qui s’appelait le Zaïre à ce moment. Cet exil massif viendra déstabiliser ce pays et provoquer un conflit qui fera entre quatre et cinq millions de morts. » J’arrête l’histoire à ce moment et je passe à une autre problématique. Aujourd’hui, je vous propose de poursuivre l’histoire et de vous raconter ce qui se déroule en République Démocratique du Congo depuis trente ans. Nous avons un devoir de mémoire par rapport à ce conflit qui est, soi dit en passant, le plus tragique depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/06/20/le-devoir-de-memoire-acte-1-de-mobutu-aux-kabila/
  14. Probablement que plusieurs d’entre vous qui ont lu ma dernière chronique, ont appris pour la première fois qu’il y avait un conflit épouvantable en RDC. Ce n’est pas de votre faute, car les médias font le choix de vous montrer des nouvelles. Qu’est-ce qui explique cette indifférence criminelle à l’égard de l’Afrique ? Ce continent est habitué à vivre des catastrophes et ça n’intéresse personne. Je serais curieux de comparer le poids médiatique des conflits en Afghanistan, en Irak et en Syrie par rapport au conflit en RDC. Je ne suis pas en train de vous dire que ce n’est pas grave ce qui se passe dans ces pays, au contraire, mais la comparaison médiatique est probablement disproportionnée. Je m’arrête ici pour cette chronique, car je ne voudrais pas vous perdre. Je vais sûrement revenir sur cette problématique, car il y a tant de choses à dire. Je vous invite d’ailleurs à vous tenir informé sur cette question, en suivant ce qui se passe dans la région du Kazaï. Au passage, regardez ce qui se passe au Sud-Soudan. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/06/28/le-devoir-de-memoire-acte-2-la-barbarie-et-lindifference/
  15. Pour les gens de ma génération et de ceux qui m’ont précédé, la Guerre froide a été ce qui générée le plus d’inspiration pour les différents scénarios de films ou de livres d’espionnage. La plupart de nos vecteurs de cauchemars se situaient du côté du bloc communiste. Je me souviens des matchs de hockey entre l’équipe Canada et les Soviétiques. Maudit que j’avais peur d’eux, de leur jeu structuré et sans émotion et de la face de chien de Victor Tikonov. Il faisait peur les amis et devant la joie que m’avait procuré le but de Mario Lemieux à la Coupe Canada de 1987*, j’avais eu un sentiment d’effroi à l’égard de ce qui allait arriver aux joueurs de l’équipe CCCP à leur retour à Moscou. Il y a eu Gorbatchev, la Perestroïka, la Glasnost, la Chute du mur et ce fut la fin du communisme. Il n’y avait plus rien à craindre, plus de méchants pour Hollywood. C’est certainement dans cette décennie (1990-2000), que va se situer la fin de la période contemporaine, car au vide laissé par le démantèlement du bloc communiste, le fondamentalisme islamique a pris la place. Une émergence qui se fera dans le fracas du 11 septembre 2001. De nouveaux ennemis furent trouvés et nous pouvions enfin recommencer à craindre quelqu’un. Qui sont-ils et d’où viennent-ils ? https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/07/06/le-terrorisme-contemporain/
  16. Évidemment, il faut bien que je réponde à la question que j’ai posée. Selon moi, Khadr est une victime qui a commis un acte terroriste, alors qu’il était mineur. Il est donc aussi un terroriste. Le problème de cette histoire, c’est qu’il a été traité injustement, par une administration américaine qui a fait fi de toutes les règles du droit international. Son histoire est d’une tristesse infinie, mais que dire de la famille du soldat mort au combat. De plus, la compensation qui lui a été versée est injustifiable, surtout du point de vue des victimes. Je comprends le geste de la veuve du soldat mort, d’avoir tenté une manœuvre pour faire geler les avoirs de Khadr.**Enfin, ce qui m’emmerde le plus dans cette saga, c’est cette volonté canadienne, manuscrite dans la Charte des droits et libertés, à être le « plus meilleur pays au monde » où tous peuvent trouver refuge et où la tolérance et l’ouverture sont devenues des ingrédients que l’on intègrent dans toutes les sauces. Vivement la légalisation du pot ! https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/07/13/khadr-victime-ou-terroriste/
  17. Le débat qui fait rage sur la question de l’immigration n’en est pas vraiment un, car il ne laisse pas de place pour des positions mitoyennes. Entre les apôtres du multiculturalisme à tout crin et les suprémacistes blancs, il doit y avoir un espace pour le débat public. Un espace où l’on discute et où on n’est pas toujours en train de caractériser l’autre d’intolérant et de créateur d’amalgames.**Enfin, aux yeux des mondialistes, je me demande s’il est encore possible de s’affirmer nationaliste, protecteur de la langue française et de notre identité, sans être considéré comme étant raciste. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/08/25/des-haitiens-et-des-intolerants/
  18. Le premier octobre prochain, les Catalans doivent se prononcer sur leur avenir au sein de l’Espagne. Avec les derniers événements, il n’est pas certain que ce peuple puisse se prononcer sur son avenir. Dans deux jours, le Kurdistan irakien va tenir un référendum sur son indépendance. Dans les deux cas, leur projet d’émancipation est mis à mal par l’État fédéral**. Il va sans dire que l’indépendance est désormais perçue comme un projet illégitime de la part de certains. Le principe de l’autodétermination des peuples, telle qu’établie par l’ONU, connaît des heures sombres. Deux peuples voulant procéder à une consultation sur leur avenir, qui sont victimes d’États démocratiques qui sont prêts à tout pour freiner des aspirations. Est-ce qu’il est encore possible de devenir indépendant ? https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/09/25/les-independantristes/
  19. Nous vivons dans une société égocentrique et hypocrite. Nous prêchons la vertu, mais la réalité est tout autre. Nos agissements ont des conséquences sur le monde en général, mais nous ne changeons pas nos habitudes de vie. J’étais contre Énergie-est, mais je continue à conduire la même voiture qui s’abreuve à même les réserves d’une monarchie archaïque qui brime les droits d’au moins la moitié de ses habitants. Évidemment, il est confortable de ne rien faire et de ne rien changer. Les conséquences de nos comportements n’auront pas vraiment d’impacts sur nos vies. On ne peut pas en dire autant pour nos enfants. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/10/17/labdication-est-la-solution/
  20. … je ne suis pas contre les interventions de l’État. Pour qu’une économie soit en santé et que les richesses soient bien réparties, il faut nécessairement une autorité qui veille au grain. On ne peut pas se fier uniquement sur le marché et le bon vouloir des gens pour que tout se fasse naturellement. Ce qui me dérange le plus, ce sont les interventions aveugles d’un gouvernement qui ne se soucie pas vraiment des bénéfices pour la société. Avec Bombardier, on voulait protéger un fleuron de notre industrie, mais pas n’importe lequel prix! On veut du hockey à Québec et du baseball à Montréal, est-ce vraiment à nous, contribuables, de payer pour tout ça ? Cessons de socialiser uniquement les pertes, il faudrait aussi socialiser les profits. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, lorsque nous avançons ces millions publics, ils ne sont pas toujours utilisés à bon escient. À cet égard, je ne serais pas surpris de voir les hauts dirigeants de Bombardier recevoir de généreux bonis dans leur bas de Noël. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/10/25/socialiser-les-pertes-et-privatiser-les-profits/
  21. …il est difficile de penser que cette reconnaissance (Jérusalem comme étant la capitale d’Israël) puisse conduire à un processus de paix quelconque. Depuis 1948, les Palestiniens sont en quête d’une reconnaissance à l’échelle internationale. Jérusalem est un point central dans l’éventualité d’un processus de paix qui conduirait à la création de deux États. Dans ce contexte, la décision de Washington fera sans doute l’unanimité contre elle, en plus de semer un autre sentiment d’injustice auprès de la population palestinienne. Après la création d’Israël, la colonisation illégale, la construction d’un mur et bien d’autres événements, cette concession américaine saura sûrement canaliser les forces de la révolte populaire, vers des jours plus sombres. À cet égard, il faudra surveiller aujourd’hui, en ce jour de prière, si les Palestiniens répondront à l’appel, au troisième intifada, du Hamas. https://chroniquesdumondecontemporain.com/2017/12/08/lart-de-semer-le-chaos/

Michel Bouchard

L’art de semer le chaos

La dernière décision de l’administration Trump de reconnaître Jérusalem comme étant la capitale d’Israël est de nature à mettre le bordel dans cette région du monde. Bien que la situation était précaire, la mise en application des théories énoncées dans le best-seller de Trump: « The Art of the deal » va probablement nous mener vers une troisième intifada*. Selon les principes de ce livre, la semence du chaos serait créateur de possibilités. Les adeptes du néolibéralisme sont très au fait de cette théorie appliquée à plusieurs reprises dans l’histoire récente. La destruction est créatrice de possibilités. ** Dans ce contexte, je me demande bien la logique qui a mené le Président américain à faire ce geste d’une symbolique périlleuse. Je sais qu’il n’y a pas de paix à préserver, car le processus est pratiquement au point mort depuis le début de 21e siècle, mais de là à prétendre que cette reconnaissance de Jérusalem pourrait relancer le processus de paix, il y a ici méconnaissance criminelle du dossier.

Le caractère sacré de Jérusalem

Pour bien saisir l’importance de cette nouvelle, il faut retourner en arrière pour connaitre l’histoire de Jérusalem. Cette ville est considérée comme étant une ville sainte par les musulmans, les juifs et les chrétiens. L’aspect litigieux de ces faits oppose les Palestiniens musulmans et les Juifs d’Israël. En 1947, l’ONU va proposer un plan de partage pour diviser la ville et la Palestine en deux états. Les Palestiniens vont complètement le rejeter, alors que les Juifs vont en profiter pour déclarer leur indépendance. Dès lors, va s’installer une dynamique d’affrontement entre les deux peuples qui va provoquer quatre guerres ouvertes entre Israël et les pays arabes voisins. Ce qu’il faut retenir de ce propos, c’est que les Palestiniens et les Israéliens considèrent Jérusalem comme étant leur capitale.

Capitale d’un pays et d’un non-pays

Depuis la création d’Israël en 1948, les Palestiniens considèrent Jérusalem comme étant leur capitale. Le problème dans tout cela, c’est que la Palestine n’est pas un état reconnu à l’échelle internationale. En fait, il n’y a que quelques pays qui reconnaissent l’existence de ce peuple. De l’autre côté, Israël a attendu 1980, par le biais de la Knesset, pour décréter Jérusalem comme étant sa métropole. Depuis son indépendance, c’est la ville de Tel-Aviv qui joue ce rôle pour l’État israélien. Toutefois, aucun pays n’avait encore reconnu cette déclaration depuis ce jour. C’est donc cela que Donald Trump vient de faire. Reconnaître Jérusalem comme capitale de l’État juif, avant même d’avoir reconnu l’existence de la Palestine.

En conclusion, il est difficile de penser que cette reconnaissance puisse conduire à un processus de paix quelconque. Depuis 1948, les Palestiniens sont en quête d’une reconnaissance à l’échelle internationale. Jérusalem est un point central dans l’éventualité d’un processus de paix qui conduirait à la création de deux États. Dans ce contexte, la décision de Washington fera sans doute l’unanimité contre elle, en plus de semer un autre sentiment d’injustice auprès de la population palestinienne. Après la création d’Israël, la colonisation illégale, la construction d’un mur et bien d’autres événements, cette concession américaine saura sûrement canaliser les forces de la révolte populaire, vers des jours plus sombres. À cet égard, il faudra surveiller aujourd’hui, en ce jour de prière, si les Palestiniens répondront à l’appel, au troisième intifada, du Hamas.

P.S. Bon texte à lire dans le journal le Devoir de ce matin(9 décembre 2017) sur les implications de la décision du Président américain.

http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/515068/vincent-lemire-sur-le-transfert-de-l-ambassade-americaine-a-jerusalem

*Il s’agit d’un soulèvement populaire. Dans l’histoire de la palestine, il y a eu deux intifada. (La guerre des pierres de 1987 à 1993 et l’Al-Aqsa de 2000 à 2005)

**D’ailleurs Naomie Klein avait développé ce concept dans son livre la « Stratégie du Choc ». On a semé le chaos en Irak et on a profité du traumatisme généralisé de la population pour leur piquer toutes leurs ressources.