Bilan de l'année 2021

Par Michel Bouchard

Pour une quatrième année consécutive, voici ce que j’ai retenu de l’actualité internationale. Dans cette année de fou, j’aurais pu traiter de la Covid-19 pendant tout le long de mon bilan de l’année 2021. Bien qu’il soit impossible de complètement mettre cet objet de côté, j’ai essayé de garder un peu de place pour les autres événements qui ont ou qui auraient dû retenir notre attention.

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale. À cet égard, mon abonnement au  «Courrier International»  m’a encore été d’une grande utilité.

Bonne lecture,

Janvier

  1. L’assaut du Capitole:

Après des mois d’incertitudes où le Président Trump a eu de la difficulté à reconnaître sa défaite aux mains de Joe Biden, ses partisans y sont allés d’une ultime tentative pour maintenir Trump au pouvoir: l’assaut du capitole. C’est lors d’un discours enflammé que celui-ci a incité ses partisans à détourner la démocratie. Bien que son implication n’ait pas été prouvée hors de tout doute raisonnable, ces événements ont démontré la fragilité de la démocratie. Dans ce dossier, il est à noter que le «chaman», figure marquante de ces événements malheureux, vient d’être condamné à 41 mois de prison.

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  1. Passation du pouvoir à Biden:

C’est au mois de janvier dernier que Joe Biden est devenu officiellement, à 79 ans, le 46e président des États-Unis et succédait à Donald Trump. 

Courrier International (12 au 18 novembre 2020)

Après quatre ans d’une présidence chaotique, Biden devra redorer le blason américain à l’international et gérer cette crise de la Covid-19 qui n’en finit plus. 

  1. Les premières actions de Biden: L’environnement au coeur de ses priorités

    1. Keystone XL: il s’agissait d’un projet clé pour l’avenir des sables bitumineux de l’Alberta. Hélas, le nouveau président a décidé de mettre fin aux ambitions albertaines. Le pétrole canadien ne sera désormais  plus le bienvenu dans le pays de l’oncle Sam

    2. Retour des mesures: les agences fédérales ont reçu l’ordre de réintroduire 163 mesures environnementales qui avaient été abandonnées par l’ancienne administration;

    3. Entente de Paris: Obama avait apposé sa signature sur le traité de Paris issu des négociations ayant eu lieu à la COP 21. Aussitôt élu, Trump avait renié la promesse de son prédécesseur. Avec Biden, c’est le retour des Américains à la table des négociations. 

  1. Début de la vaccination: 

C’est à partir du mois de janvier que la campagne de vaccination a pris son envol un peu partout sur la planète, du moins dans les pays riches. Après 9 mois d’incertitudes et de privations, l’espoir était de retour avec l’homologation de plusieurs vaccins. (Pfizer, Astra Zeneca, Moderna et Johnson and Johnson=En Amérique du Nord)

  1. La guerre au Yémen, le dernier coup de cochon de Trump:

Six jours avant la fin de son mandat, Donald Trump a décidé de faire un dernier coup de Jarnac à l’international, en classant les rebelles houthis yéménites, comme étant des terroristes. Cette décision a été saluée par l’Arabie-Saoudite, mais décriée par la communauté internationale. Cette décision risque d’envenimer une situation extrêmement grave, dans un pays qui  connaît une famine à grande échelle, du jamais vu depuis 40 ans.

Février

  1. Coup d’État en Birmanie:

L’armée birmane  a proclamé l’état d’urgence dans ce pays où la stabilité politique est quelque chose de peu commun. Paradoxalement, ce coup d’État s’est fait dans un contexte d’une relative stabilité, où l’ancienne Nobel de la paix et ex-prisonnière du régime birman était à la tête du pays. Qui dit vrai dans ce dossier ? Des militaires putschistes ou un gouvernement élu démocratiquement et au pouvoir depuis 2015.

  1. Acquittement de Trump dans son deuxième procès; 

Pour une deuxième fois dans son mandat, Donald Trump était sous la menace d’une destitution. Cette fois-ci, on lui reproche d’avoir été l’instigateur de l’assaut du Capitole du 6 janvier. Quel était l’intérêt d’essayer de destituer un Président qui avait terminé son mandat ? L’empêcher de revenir en 2024. Puisqu’il n’a pas été condamné, ses disciples de QAnon pourraient le pousser à revenir. Vous ai-je déjà dit que l’objectivité n’était pas de ce monde?

  1. La sonde persévérance sur Mars: 

Après avoir parcouru 470 millions de kilomètres en 203 jours, la Nasa a annoncé que la sonde Persévérance s’était posée sur Mars. Le but de tout ceci: trouver de la vie sur la planète rouge. Le coût: 2,5 milliards. 

  1. La vaccination de masse commence au Québec :

Deux mois et demi après que Vladimir Poutine ait reçu une « shot » de son Spoutnik IV, c’était enfin le tour de la population québécoise d’entreprendre le chemin de l’immunisation collective. Du moins pour ceux et celles qui n’ont pas peur de la 5G ou du complot international.:-) Les nerfs, c’est juste une petite blague!!!

Mars

  1. Harry et Meghan secouent la couronne britannique: 

Cette nouvelle a fait couler beaucoup d’encre cette année. Si vous tenez à en apprendre plus: faites une recherche sur les «internets» et vous serez servis. Pour ma part, je n’ai aucun intérêt à écrire là-dessus.

  1. Procès de Michael Spavor

Après un procès arbitraire de quelques heures et deux ans et demi de détention, le Canadien Michael Spavor est reconnu coupable d’espionnage et devra purger 11 ans de prison. Pour plusieurs, ce processus et celui concernant Michael Kovrig, ne sont que des mesures de rétorsion contre l’arrestation de la directrice financière de Huawei, Weng Manzou.

  1. Procès de Derek Chauvin;

Ce fut sans aucun doute le procès le plus médiatisé de l’année 2021.  Rappelons les faits: Chauvin est ce policier qui avait causé la mort d’un Afro-Américain, Georges Floyd, après une arrestation musclée. Celui-ci avait été maintenu au sol pendant près de 8 minutes. Sa mort avait provoqué l’indignation à l’échelle internationale et permis au mouvement Black Lives Matter  de revenir en force. 

Donc après des semaines de procès, le prévenu a été reconnu de meurtre au 2e degré et condamné à 20 ans de prison. Ce procès a clairement démontré que les tensions raciales sont encore très importantes aux États-Unis.

Avril

  1. Tergiversations autour du vaccin d’Astra Zeneca;

Dans la trilogie des vaccins disponibles au Canada et en Europe, c’est celui qui a fait l’objet de plus de craintes au niveau des effets secondaires. C’est dans ce contexte, après avoir observé des effets secondaires importants, que ce vaccin a été mis de côté par quelques pays. Notamment pour les patients qui avaient déjà reçu une première dose de ce vaccin.

  1. Arrivé du variant delta:

Une campagne de vaccination bien amorcée qui a semé un vent d’optimisme dans la société était palpable en avril. Toutefois, c’était avant l’arrivée du variant delta en provenance de l’Inde. Plus contagieux, ce variant nous a rappelé que nous n’étions pas sortis du bois. Des vaccins ont été déployés, mais les virus ont la capacité de s’adapter et d’exercer des mutations. Dans ce contexte, il faut bien comprendre que nous devrons apprendre à vivre avec ce virus pour les prochaines années. Toutefois, il faudra des gouvernements capables de l’assumer.

Mai

  1. C’est l’hécatombe en Inde;

Dans un pays de 1,2 milliard d’habitants et avec un taux de pauvreté important. L’arrivée d’un variant de la COVID-19 fut catastrophique. Il est bien de comprendre que les mutations des virus sont plus importantes dans les pays où le virus peut s’émanciper. Depuis que ce variant a fait son apparition en Inde en avril, il a fait beaucoup de chemin grâce à la mondialisation. Au 23 novembre, il était responsable de 99% des infections mondiales.

  1. Regain de violence en Palestine (Hamas et Israël):

Ce conflit est comme le jour de la marmotte. Il est dans notre paysage depuis des lustres. Du 10 au 21 mai, le Hamas qui est au pouvoir dans la Bande de Gaza et l’armée israélienne se sont livrés de violents combats. D’un côté des combattants qui sont considérés comme étant des terroristes et de l’autre, une armée d’un pays développé. Qui est le vrai terroriste dans ce dossier ? Celui qui pose des bombes et qui fait appel au désespoir de ses habitants ou celui qui utilise des avions pour effectuer des bombardements ? Bilan: 260 morts du côté palestinien et 13 du côté israélien. Peu importe notre réponse, HRW accuse le Hamas et Israël de «crimes de guerre présumés».

  1. Fin de la troisième vague et déconfinement en Angleterre:

La façon de gérer la pandémie est différente d’un pays à l’autre. La troisième vague occasionnée par l’explosion du variant delta a bien démontré que cette gestion était teintée par la politique. C’est ce qui a mené certains pays à sortir leur population de son confinement et d’autres à être plus prudents. Nous entrons maintenant dans l’ère de la tolérance aux conséquences néfastes de ce virus. Pourrons-nous revenir à un semblant de normalité ?

  1. Les dépouilles de 215 enfants autochtones retrouvés en Colombie-Britannique:

La découverte de la dépouille de 215 enfants autochtones d’un ancien pensionnat a fait grand bruit à l’échelle internationale. Le Canada, ce pays tolérant et capable de faire la leçon à la planète tout entière en matière de respect des droits et libertés, terni par une affaire sordide. Une affaire qui a été rendue possible en raison de la « loi sur les indiens ». Une loi raciste qui visant l’administration du statut des autochtones et ayant pour objectif d’assimiler les membres des Premières Nations. En passant, cette loi existe toujours…

Juin

  1. Le G7 s’entend sur un impôt minimal de 15% et à donner un milliard de doses aux pays pauvres: 

C’est lors de rencontre annuelle des sept pays les plus industrialisés que ceux-ci en sont venus à une entente pour deux éléments fondamentaux pour tenter de juguler le grave problème des inégalités dans le monde. Est-ce des vœux pieux? Mon cynisme chronique m’empêche d’être optimiste.

Courrier international- no 1597 du 10 au16 juin 2021. Dessin de Bénédicte paru dans 24 heures, Lausanne

  1. Pourquoi cet impôt n’est-il pas la mer à boire ?

    1. Cette entente est survenue entre les pays industrialisés et le problème est relié aux faibles impôts dans les paradis fiscaux. Il est important de comprendre que tous les pays de la planète sont souverains. Le G7 ne peut imposer sa volonté;

    2. Cet impôt sera prélevé sur quoi ? Le revenu, la fortune, le chiffre d’affaires, le patrimoine… On peut être riche, mais être pauvre aux yeux du fisc;

    3. Je ne connais pas la situation de l’impôt fédéral aux États-Unis, mais j’ai l’impression que Biden aura bien de la difficulté à faire passer ça au Congrès américain.

  1. Donner un milliard de doses: Quand les habitants des pays riches auront besoin d’une troisième et d’une quatrième dose. J’ai bien hâte de voir ce que nos dirigeants feront de leurs promesses. De plus, ce nombre est ridiculement bas. C’est dix milliards de doses dont nous aurons besoin, pour éliminer l’inégalité vaccinale. Ça, c’est un autre sujet…

 

  1. Première rencontre Biden-Poutine: Cette rencontre était incontournable. Les anciens rivaux de la guerre froide devaient se voir pour tenter d’améliorer l’entente entre les deux pays. Six mois après avoir prêté serment, Biden s’est rendu à Genève pour voir l’homme fort du Kremklin. Les contentieux sont importants: les cyberattaques russes, l’histoire de l’opposant Alexeï Navalny et la question ukrainienne.

  1. 751 tombes anonymes retrouvées en Saskatchewan: Autre tuile sur la tête du gouvernement fédéral canadien, lorsqu’une autre macabre découverte a été faite dans les décombres d’un ancien pensionnat autochtone. Dans cette histoire, plus on creuse et plus on s’aperçoit que la gestion autochtone au Canada est une catastrophe.   

  1. Les Canadiens en finale de la Coupe Stanley: C’est le jour de la fête nationale des Québécois que les Canadiens de Montréal ont atteint pour la première fois la finale de la Coupe Stanley depuis 1993. 

Juillet

  1. Incendies de forêt en Colombie-Britannique: C’est un peu comme le jour de la marmotte cette histoire. Chaque année, la Colombie-Britannique, la Californie ou l’Australie sont frappées par des incendies de forêt majeurs. À ce niveau, le réchauffement climatique y contribue de manière importante. Au courant des 10 dernières années, la superficie des feux est toujours de plus en plus importante. Selon une agente d’information du Service des incendies de forêt de la Colombie-Britannique, Karley Desrosiers: « la superficie déjà ravagée par le feu était « assurément » plus grande que par les années passées.Déjà, 4090 kilomètres carrés de terrain ont été la proie des flammes en 2021, ce qui représente quatre fois la moyenne sur cinq ou dix anshttps://www.lapresse.ca/actualites/national/2021-07-25/incendies-de-foret/la-situation-se-stabilise-en-colombie-britannique.php

  1. Tragédies haïtiennes:

    1. Assassinat de Jovénel Moïse: Dans un pays frappé par une instabilité politique endémique, le Président Moïse a été tué par un commando de 28 hommes qui a investi son domicile. Celui-ci qui était président depuis 2017 a eu une présidence marquée par les violences politiques et celles des gangs criminels.

  1. Tremblement de terre en Haïti: Dans un pays secoué par l’assassinat de son président, cette catastrophe naturelle qui a fait plus de 2000 morts est venue réveiller des traumatismes de 2010 où plus de 280 000 personnes avaient trouvé la mort. De nos jours, on ne parle plus des sept plaies d’Égypte, mais de celles d’Haïti.

  1. JO de Tokyo: C’est avec un an de retard que les Jeux olympiques de Tokyo ont pu avoir lieu. Ces jeux de la COVID ont été tenus à huis clos et ont coûté au trésor nippon la modique somme de 1453 milliards de yens soit 16,5 milliards de dollars.

Août 

  1. Autre rapport inquiétant du GIEC: Le sixième rapport concocté par le groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat est sans appel:

    1. Le réchauffement est provoqué par les émissions de gaz à effet de serre émis par les activités des êtres humains;

    2. Dans les quatre dernières décennies, la dernière a toujours été plus chaude que la précédente;

    3. Les précipitations sont en constante augmentation depuis 1950 et particulièrement depuis 1980;

    4. Le couvercle glacier diminue, les glaciers disparaissent et le pergélisol fond tout en dégageant du méthane;

    5. La couche supérieure des océans se réchauffe depuis 1980;

    6. Les océans s’acidifient;

    7. Le taux moyen d’augmentation du niveau des océans s’accélèrent.

https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/#SPM

 Courrier international-no:1617 du 28 octobre au 3 novembre 2021

  1. Exit les Américains vivent les taliban!: Après vingt ans à combattre les taliban en Afghanistan, les Américains ont décidé de se retirer de ce pays. Résultat: les taliban ont repris le contrôle du pays, laissant ainsi le pire s’entrevoir, notamment en matière de respect du droit des femmes.

Courrier international-no: 1607 du 19 au 25 août 2021

Septembre

  1. Mise en application du passeport vaccinal: Toujours dans l’optique de combattre la COVID-19, plusieurs pays développés ont décidé d’imposer le passeport vaccinal ou la pass sanitaire dans les endroits publics comme les restaurants. L’idée de cette manœuvre: rendre ces lieux plus sécuritaires et pousser les anti-vaccins à se faire vacciner. 

  1. Adoption d’une loi antiavortement au Texas; Donald Trump a été président des États-Unis pendant quatre ans. Son héritage se fera sentir pour encore très longtemps. En effet, lors de son mandat, Trump a nommé trois juges conservateurs à la Cour Suprême des États-Unis. Puisque les mandats de ces juges ne sont pas limités, la Cour Suprême aura un biais conservateur pour quelques décennies. C’est ce qu’on a pu observer lorsque l’État du Texas a rendu l’avortement illégal à partir de six semaines. Peu importe les conditions où a été conçu l’enfant. Cette dérive se fera sentir dans plusieurs autres États, car la Cour Suprême des États-Unis n’aura pas tendance à s’y opposer en raison de son penchant idéologique.https://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_supr%C3%AAme_des_%C3%89tats-Unis

  1. Il y a 20 ans, 11-09-01: Ce jour, l’Amérique fut attaquée par un groupe terroriste du nom d’Al-Qaïda et son leader, Ousama Ben Laden. Bilan de ces attaques: près de 3000 morts, déclenchement de la guerre au terrorisme et interventions successives en Afghanistan et en Irak. Bilan de ces interventions: environ 900 000 morts, 10 000 milliards de dépenses et une situation chaotique au Moyen-Orient;

https://www.ledevoir.com/monde/629028/900-000-morts-et-10-000-milliards-le-cout-des-guerres-americaines-au-moyen-orient?utm_source=recirculation&utm_medium=hyperlien&utm_campaign=corps_texte

  1. Départ d’Angela Merkel en Allemagne: Après 16 ans de chancellerie, cette femme originaire de l’Allemagne de l’Est, quittait son poste après avoir remis l’Allemagne à l’avant-scène de la géopolitique mondiale. Olaf Scholz aura fort à faire pour succéder à cette chancelière qui incarnait le calme, la rigueur et la force de l’Allemagne.

  1. Retour des deux Michaël;(20 au 26 septembre): Après un bras de fer diplomatique de trois ans entre la Chine et le Canada, Michaël Spavor et Michaël Kovrig ont été libérés par le gouvernement chinois. Il faut dire que le Canada avait annoncé quelques heures plus tôt la fin des procédures dans le dossier de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzou. Cette histoire nous permet de tirer deux conclusions: 

    1. Il n’y a pas de séparation entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique en Chine. Il ne faut pas oublier que les Michaël avaient été reconnus coupables d’espionnage lors d’un procès fantoche de quelques heures et condamnés à 11 ans de prison;

    2. Le Canada est un nain politique par rapport à la Chine. La Chine impose et les autres disposent. Ça faisait longtemps que j’avais tiré cette conclusion.

Octobre 

  1. Pandora Papers: C’est une affaire qui provient de la fuite de 11,9 millions de documents qui révèlent une panoplie de fraudes et fait état d’évasion fiscale à grande échelle. Une liste de plusieurs personnalités a été publiée pour révéler au grand jour le nom de ces gens qui se sont trouvés coupables d’avoir volé de l’argent aux gouvernements du monde. La liste est longue et les sommes dérobées sont pharaoniques. L’enquête a été menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et a provoqué une commotion internationale. À partir de là, ce sont aux gouvernements de prendre en main les enquêtes pour traduire ces voleurs en justice. Le problème de tout ceci: la plupart de ces crimes n’en sont pas. Le droit international n’a pas la capacité d’arrimer le fouillis des législations fiscales mondiales. Devant ce casse-tête fiscal, les optimiseurs fiscaux savent comment naviguer et éviter l’illégal pour leurs clients, sans se préoccuper de ce qui est immoral;

  1. Le Quad et l’Aukus: Ces nouvelles n’ont pas vraiment fait l’actualité cette année, mais elles sont importantes à mes yeux d’observateur, car elles concernent l’avenir des relations entre la Chine et les États-Unis dans la dynamique géopolitique de la mer de Chine;

  1. Le Quad: Il s’agit du fer de lance de la nouvelle logique géopolitique de Joe Biden dans la région de l’Asie-Pacifique. C’est une entente de partenariat entre les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie pour encercler la Chine;

  1. L’Aukus est un traité qui a été signé par trois partenaires (Australie, États-Unis, Royaume-Uni) qui visent à juguler les visées expansionnistes de la Chine dans la zone Indo-Pacifique. L’entente vise à fournir les sous-marins nucléaires à l’Australie. C’est cette même entente qui avait soulevé la colère des Français au lendemain de la rupture d’un contrat pour la fourniture de sous-marins nucléaires à l’Australie.

Courrier international-no:1613 du 30 septembre au 6 octobre 2021

Novembre-Décembre

  1. Disparition de Peng Shuai: C’est l’histoire d’une joueuse de tennis chinoise qui a révélé avoir été violée par un haut placé du parti communiste chinois. Suite à cette sortie, la joueuse disparaît pendant quelques semaines. Devant le tollé soulevé par cette disparition, elle réapparaît et se rétracte. C’est fou comme tout se règle lorsqu’on a une bonne discussion.:-)

  2. Inondations en Colombie-Britannique: Après les feux de forêt de l’été, ce sont les inondations qui ont durement frappé la vallée du fleuve Fraser. Comme quoi les changements climatiques occasionnés par le réchauffement climatique ne sont plus à nos portes. Ils sont là…

  3. Reprise des hostilités en Ukraine: En cette fin de décembre 2021, Vladimir Poutine et Joe Biden ont eu une discussion pour trouver une issue au conflit ukrainien. L’omniprésence des soldats russes à la frontière ukrainienne fait craindre le pire. Les réservistes ukrainiens se préparent à l’invasion, car le Président russe fait preuve  d’une certaine obsession par rapport à cette ancienne république soviétique. La discussion du 30 décembre, entre ces ex-belligérants de la Guerre froide, avaient comme objectif de trouver une voie diplomatique à l’issue de ce conflit, mais le chef de la diplomatie américaine, Ned Price a réitéré son soutien au Président Ukrainien Volodymyr Zelensky en lui affirmant:« le soutien sans faille des États-Unis à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine face au renforcement militaire de la Russie.» (Le Figaro avec AFP, « Les États-Unis profondément inquiets de la présence de troupes russes à la frontière avec l’Ukraine.» 29 septembre 2021.

  4. Omicron: Pour ce nouveau variant, j’ai décidé de vous faire part de mes réflexions:

    1. Il est en train de semer la pagaille à l’échelle planétaire. Des records de contaminations sont battus tous les jours;

    2. Dans la plupart des pays développés, la course à la troisième dose est amorcée, car elle serait très efficace contre cette mutation. On parle même de la quatrième dose en Israël…c’est de l’hystérie tout cela, surtout dans un contexte où la majorité des populations des pays pauvres ne sont pas vaccinées. Tant que l’on ne concentrera pas nos actions là-bas, nous n’arriverons pas à freiner les nouveaux variants. L’inégalité vaccinale s’inscrit dans la même logique que l’inégalité des richesses. Ce sont des problèmes auxquels il faudra apporter des solutions, car ils causeront notre perte…

    3. Vivement le changement de paradigme de certains gouvernements qui commencent à penser qu’il faudra apprendre à vivre avec le virus. Comme le mentionnait François Audet, directeur de l’Institut d’études internationales de Montréal: «La crise durable n’existe pas: du moment qu’elle dure, elle devient la norme

https://www.ledevoir.com/societe/sante/657687/covid-19-quebec-se-prepare-a-la-cohabitation-avec-le-viru

  1. À mes amis non vaccinés, ne vous réjouissez pas du fait que la vaccination ne donne rien. Premièrement, elle nous permet l’atteinte d’une immunité collective graduelle et l’opportunité de peut-être éviter la catastrophe dans les hôpitaux. Deuxièmement, les gens non adéquatement vaccinés sont surreprésentés dans les cas d’hospitalisation et il va s’en suivre un délestage massif pour les autres problématiques de santé.(cancers, cardiopathies, maladies pulmonaires, chirurgies électives…)

Bonne année 2022!

 

Bilan de l’année 2020(Octobre-novembre-décembre)

Par Michel Bouchard

Ce fut un exercice de longue haleine, mais j’y suis parvenu. Alors donc, pour la troisième année consécutive, je peux affirmer que j’ai réussi à faire un survol d’une autre année bien remplie. Voici donc un résumé de l’actualité des mois d’octobre, novembre et décembre 2020. À titre d’information, je vous propose les liens des autres articles que j’ai écrits pour résumer l’année 2020.

  1.  Guerre du Haut-Karabagh: C’est pendant les mois d’octobre et de novembre que va faire rage une guerre dans la région du Haut-Karabagh. Le territoire qui s’est déclaré autonome de l’Azerbaïdjan en 1991, n’a jamais été reconnu par la communauté internationale. Ce conflit a opposé la coalition du Haut-Karabagh (territoire à majorité arménienne) et de  l’Arménie à celle de l’Azerbaïdjan et de la Turquie. À propos de ce conflit qui a éclaté sur un territoire d’une ex-république soviétique et de l’ancien Empire ottoman, Christian Rioux du journal Le Devoir écrivait le 27 novembre 2020: « Après les Kurdes, l’an dernier, les Arméniens passeront peut-être à l’histoire comme les premières victimes du retour sur la scène internationale en ce début du XXIe siècle des empires d’avant-hier. » À l’instar de mes élèves,  je vous propose de m’expliquer ce que signifie l’extrait précédent…

 

https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_960/v1/ici-info/16×9/carte-caucase-karabakh-conflit.jpg

2.  Violences au Tigré: C’est le genre de nouvelle qui est passée complètement inaperçue au mois de novembre. Une guerre interethnique, entre le gouvernement fédéral de l’Éthiopie et des membres d’une milice, le FLPT (Front de libération du peuple du Tigré). Cette rébellion a éclaté dans une région où des gens vivent dans des conditions inacceptables et a été rapidement écrasée par l’armée éthiopienne. Après trois semaines de combat, le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, s’est félicité de cette brillante victoire. Toutefois, il faut faire attention, car rien n’est terminé dans la région. Comme on  le mentionnait dans une émission de France Culture le 19 janvier 2021: «  il n’est plus possible de regarder ailleurs : les rapports de l’ONU et de l’Union européenne sur place se multiplient et tous nous alertent sur le fait que oui, des exactions et crimes de guerre sont toujours commis au Tigré, des camps de réfugiés sont systématiquement attaqués et incendiés ou encore des hôpitaux, attaqués par de mystérieux hommes en armes. (…) La coordination internationale des ONG critique au passage l’inaction des autorités éthiopiennes, censées avoir repris le contrôle de la région, mais qui peinent à répondre à cette crise alimentaire entraînée par leur guerre. D’où cet appel des humanitaires : « Laissez-nous, d’urgence, accéder à ces régions pour y sauver des vies« .»

https://information.tv5monde.com/afrique/ethiopie-les-racines-du-conflit-avec-le-tigre-383788

3.   La campagne présidentielle américaine: C’est le 3 novembre dernier que Joe Biden est devenu le  46e Président désigné des États-Unis. C’est après plusieurs jours d’incertitude, en raison des différents subterfuges de Donald Trump et le lent comptage des votes par correspondance, que la victoire de Biden a été confirmée. Pour emprunter une expression issue de la royauté: « Le roi est mort, vive le roi! ». Mon analyse de cette nouvelle est courte, car il y a tellement de choses qui ont été écrites sur ce sujet que je ne veux pas perdre trop temps. En guise d’analyse supplémentaire, je vous propose la lecture d’un article que j’ai écrit au mois de novembre 2020.

https://chroniquesdumondecontemporain.com/2020/11/18/biden-a-larrache-comment-lexpliquer/

4. La course aux vaccins:Pfizer-Moderna-Astra-Zeneca-+SpoutnikV: Le mois de novembre a été marqué par une course aux annonces de la découverte du Saint-Graal. Tour à tour, les entreprises  pharmaceutiques ont pris le crachoir de l’espoir pour nous faire part de leurs grandes découvertes pour nous permettre d’espérer un retour à la normale en 2021. Ces résultats surprenants qui ont été dévoilés ont suscité et suscitent encore beaucoup de questions. Comment se fait-il que les résultats aient été si rapides ? Doit-on douter d’un taux d’efficacité frôlant les 100% ? Les vaccins sont-ils sécuritaires ? Combien de temps va durer l’immunité ? À quel rythme pourrons-nous recevoir les doses ? Qui va-t-on prioriser dans la vaccination ? À quel moment va-t-on pouvoir reprendre notre vie ? Autant de questions, qui pourront occuper les journalistes du monde entier pour l’année 2021 au grand complet. Personnellement, ce qui me préoccupe le plus, c’est de savoir  comment les plus pauvres vont  se sortir de cette crise.  Dans les pays riches, tout le monde sera vacciné au mois d’août ou septembre. À quel moment seront vaccinés les réfugiés du Tigré ? (Je suis démagogue, je sais…)

5.  Brexit la conclusion: C’était il y a quatre ans et demi, le 23 juin 2016, que les Britanniques prirent la décision de quitter l’Union européenne. C’est dans ce contexte que le premier ministre de l’époque, David Cameron, avait pris la décision de démissionner pour laisser sa place à Theresa May pour affronter les différents obstacles pour effectuer le Brexit. Malgré un travail colossal pour y parvenir, celle-ci a dû se résoudre à quitter la direction du pays sans y être parvenue. C’est donc après à peine un an à la tête du Royaume-Uni que le nouveau Premier ministre, Boris Johnson, est parvenu à conclure le Brexit. Malgré les immenses défis qu’il reste à surmonter, la Grande-Bretagne est officiellement sortie de l’Union européenne le 31 décembre 2020.

 Bonne année 2021

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale.

 

Bilan de l’année 2020(Juillet-Août-Septembre)

Par Michel Bouchard

  1. Pékin impose la Loi sur la sécurité à Hong Kong: C’est le 30 juin dernier que la Chine a décidé d’incorporer, dans la constitution de la république semi-autonome de Hong Kong, une loi pour: « réprimer le séparatisme , le terrorisme , la  subversion et la collusion avec des forces extérieures et étrangères.[1] » Selon les dissidents, cette loi permettra à la Chine de poursuivre et d’arrêter tous les dissidents de cette République chinoise, qui jouit d’un statut particulier où la démocratie est en vigueur. Il est à noter que Hong Kong a été rétrocédé à la Chine, par l’Angleterre, en 1997;
  1. La Covid-19 s’accélère aux États-Unis: Après des mois de négations sur les effets réels de la Covid-19, les États-Unis ont établi des records d’infections pendant le mois de juillet. À ce moment, le bilan s’établissait à 139 000 morts dus à la maladie;
  1. Les relations entre la Chine États-Unis mal en point: L’année 2020 a été une année très difficile au niveau des relations entre les deux superpuissances. D’un côté, vous avez Xi Jinping qui ne cesse d’augmenter son emprise sur la Chine. De l’autre, le Président Trump, qui n’aime pas vraiment se faire mener par le bout du nez et qui voulait montrer sa force à l’approche des élections du 3 novembre. La dégradation des relations va  atteindre son paroxysme en juillet lorsque le gouvernement américain a annoncé la fermeture du consulat chinois de Houston et que leurs homologues chinois ont ordonné la fermeture du consulat américain de Chengdu. Nous étions dans une crise digne de la guerre froide.(Pour mieux comprendre voici un article intéressant à lire.);

 

  1. Explosions majeures à Beyrouth: Le 4 août dernier, deux explosions ont secoué la capitale du Liban. Bilan: environ 200 morts, près de 7000 blessées et la destruction d’un quartier complet. Cette catastrophe, provoquée par l’explosion d’un stockage de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, a soulevé  un questionnement profond sur les capacités du gouvernement à gérer ce pays. Il est à noter que cette cargaison illégale saisie dans le port de Beyrouth en 2013 était laissée pour compte depuis ce temps, dans des conditions dangereuses. C’est dans ce contexte que le gouvernement libanais a annoncé sa démission. Le « Courrier international » posait la question suivante dans son édition du 13 au 19 août 2020: « Peut-on sauver le Liban

5.            Kamala Harris, colistière de Biden: Choix politique audacieux, mais qui a été payant pour le candidat démocrate à la présidence des États-Unis. Kamala Harris, opposante défaite de Biden à la primaire démocrate, a été choisie par celui-ci pour occuper le poste de colistière. La sénatrice de la Californie devenait ainsi la première femme noire à se faire offrir l’opportunité de devenir la vice-présidente des États-Unis;

6.            Les feux sur la côte ouest-américaine: Après l’Australie en début d’année, ce fut au tour de la côte ouest-américaine d’être accablée par des feux de forêt titanesques. Ce n’est pas une grosse nouvelle en soi, car chaque année c’est pratiquement la même histoire. Avec ce «jour de la marmotte», nous étions encore des témoins impuissantes de cette manifestation éloquente des effets du réchauffement climatique;

7.            La saga de la Cour suprême des États-Unis: Avec le décès de la juge progressiste Ruth Bader Ginsburg, Donald Trump a eu la possibilité de nommer une remplaçante. Sans surprise, son choix s’est arrêté sur une juge ayant des idées conservatrices. Amy Conney Barret devenait ainsi la troisième personne nommée à la Cour suprême des États-Unis par Donald Trump pendant son mandat de quatre ans. Si vous voulez mon avis, c’est vraiment à ce niveau que l’héritage de Donald Trump sera le plus durable. Allez voir la composition de la cour et vous allez comprendre que les idées conservatrices auront la cote pour un méchant bout de temps  aux États-Unis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_supr%C3%AAme_des_%C3%89tats-Unis

 

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale.

 


Bilan de l’année 2020(Mai-juin)

Par Michel Bouchard

Aujourd’hui, j’ai décidé de regrouper ces deux mois, car ils ont été occultés par la COVID-19. Il y a longtemps que j’ai observé que les médias souffraient d’un trouble de l’attention qui empêche ceux-ci de parler d’autres choses. Donc, à part la « maudite » COVID-19, la seule nouvelle qui est ressortie du lot pendant cette période, a été ce que l’assassinat de l’Afro-Américain Georges Floyd a provoqué.

 La une du Courrier international du 11 au 17 juin 2020:

  1. Rappelons les faits: Lors d’une interception d’un suspect dans le cadre d’une affaire d’utilisation de faux billets dans une épicerie, Georges Floyd a été immobilisé au sol avec un genou sur le côté de la nuque pendant près de 8 minutes. De longues minutes pendant lesquelles le suspect a crié à plusieurs reprises «I can’t breathe» et où il a trouvé la mort;
  2. Le catalyseur: Ce meurtre a été filmé par un citoyen présent sur la scène et l’on y voit le policier de Minneapolis qui écrase sa victime et qui est assisté par quatre autres policiers qui le regardent passivement.(Voir la vidéo qui est extrêmement choquante) Cette vidéo a essaimé une traînée d’indignation à l’échelle mondiale et remis à l’avant-scène la problématique de la discrimination raciale systémique aux États-Unis;
  3. L’enchaînement: À partir de là, une vague d’indignation s’est soulevée un peu partout dans le monde et a replacé le mouvement « Black Lives Matter » sur la sellette. Plusieurs manifestations ont éclaté à travers le monde et a mené à des affrontements féroces avec les forces de l’ordre, surtout aux États-Unis, et des manifestants réclamant la fin de la discrimination. Ce mouvement s’est étendu au monde et a mené à une prise de conscience collective par rapport à cette problématique. À partir de là, des statues ont été déboulonnées, des débats ont éclaté, des mots ont été interdits d’utilisation et des grèves sportives organisées.

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale.

Bilan de l’année 2020(Avril)

Par Michel Bouchard

Voici les nouvelles qui ont retenu mon attention en avril 2020.

  1. La généralisation du virus: Le mois d’avril a vraiment été marqué par la Covid-19. Tout s’est arrêté et nous avons commencé à compter les cas, les hospitalisations et les morts. Le centre d’attention de la planète tout entière s’est concentré sur cette maladie. Je ne sais pas s’il y a eu d’autres événements  lors de ce mois, mais les médias n’en ont pratiquement pas fait mention. Ce fut un mois marqué par un confinement généralisé, de l’Asie à l’Amérique. Ce fut le mois où bien des foyers ont commencé à se commander des masques et que les hôpitaux ont commencé à manquer de matériel de protection pour se protéger de l’infection de la Covid-19. Plusieurs y ont vu un manque de préparation. Pouvions-nous réellement prévoir que nous aurions besoin de 100 milliards(Chiffre sorti de mon imagination) pour nous protéger contre quelque chose que l’on ne connaissait pas il y a trois mois ? Il était évident que nous serions en pénurie et qu’une lutte sans merci se livrerait à l’échelle planétaire pour l’obtention de ce matériel de protection. Comment penser qu’il n’en sera pas autrement avec les doses du vaccin? Une chose est sûre: les habitants des pays riches passeront avant les autres.
  2. Boris Johnson hospitalisé: Alors que la Grande-Bretagne semblait se diriger tout droit vers la catastrophe, car le PM sous-estimait le danger du virus et qu’il voulait amener le pays dans la voie de l’immunisation collective, il a été infecté. Disons que la perspective de Boris Johnson a quelque peu changé par la suite. Est-ce qu’il a pu éviter la catastrophe ? Nul ne le sait, car le bilan à faire de différentes stratégies utilisées dans la lutte contre la COVID est prématuré;
  3. L’aide publique pour la COVID: Ayoye… Tout ce qu’on peut dire à propos de ça, c’est qu’à l’échelle d’une vie, on ne verra pas le bout des conséquences budgétaires reliées aux différents programmes écrits à la hâte pour amenuiser les conséquences du coronavirus. En espérant que les adeptes de la théorie monétaire moderne aient raison…Il suffira de quelques cartouches d’encre et le tour sera joué!(simplification extrême)

Petit rappel:

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale.

Bilan de l’année 2020(Mars)

Par Michel Bouchard

J’avais écrit que je voulais publier 12 articles en 12 jours pour le bilan de l’année 2020. Je savais pertinemment que je ne serais pas capable de tenir la cadence. Que voulez-vous, l’enfer est pavé de bonnes intentions! C’est peut-être que je n’avais pas le goût d’écrire sur ce mois du début de la fin… Mars 2020.

  1. Le coronavirus à la conquête de l’Amérique: C’est en mars que l’Amérique du Nord a fait connaissance avec la Covid-19. Il y avait déjà deux mois que la maladie sévissait en Asie, mais personne ne semblait s’en faire outre mesure. Rappelons nous le budget du Québec présenté le 10 mars 2020 et où le ministre des Finances, Éric Girard, y allait d’un budget optimiste et tout à fait en déconnexion avec ce qui nous pendait au bout du nez.                                                            

 http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget-en-chiffres/#/mars-2020

Trois jours plus tard, les écoles étaient fermées et l’on fit connaissance peu à peu avec les termes suivants: Distanciation sociale, confinement, éclosion, CHSLD, PCU, Coronavirus, Covid-19, Horacio Arruda…

Courrier international, 12 au 18 mars 2020. 

  1. Victoire de Joe Biden à l’investiture démocrate: C’est suite au désistement de Bernie Sanders que Joe Biden est devenu le seul candidat en lice pour devenir le candidat démocrate devant affronter Donald Trump.
  2. Guerre du pétrole entre la Russie et l’Arabie-Saoudite: C’est  dans un contexte de ralentissement économique et d’une baisse de la consommation de pétrole, que les membres de l’OPEP décident de convoquer la Russie et d’autres pays non membres de l’OPEP à baisser leur production de pétrole pour maintenir les prix. Devant le refus de collaborer des Russes, les Saoudiens décident de baisser leur prix et d’augmenter leur production. Résultat: Une baisse drastique du prix du pétrole.
  3. Effondrement des bourses: Une pandémie et une guerre du pétrole= un effondrement de la bourse. Ce qui a donné des sueurs froides à mon beau-frère !!!

Petit rappel:

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale.

Bilan de l’année 2020 (Février)

Par Michel Bouchard

N.B. Pour ceux et celles qui ont lu l’article de janvier 2020, l’introduction reste pratiquement identique pour le bilan de février.

Pour une troisième année consécutive, voici ce que j’ai retenu de l’actualité internationale. Dans cette année de fou, j’aurais pu traiter de la Covid-19 pendant tout le long de mon bilan de l’année 2020. Bien qu’il soit impossible de complètement mettre cet objet de côté, j’ai essayé de garder un peu de place pour les autres événements qui ont ou qui auraient dû retenir notre attention.

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale. De plus, je vous propose une nouvelle façon de publier ce bilan. Continuons avec février 2020

  1. Le blocage ferroviaire autochtone: Le mois a été passablement mouvementé au Canada avec le blocage du trafic ferroviaire à l’échelle du pays. L’origine de cette crise trouve son explication dans un projet de gazoduc en Colombie-Britannique. Ce projet de 670 km de long doit passer à travers les terres de la nation Wet’suwet’en et ceux-ci digèrent mal ce passage. Cette crise provinciale a provoqué des réactions de plusieurs nations autochtones au pays et mené à une crise majeure qui a complètement freiné le transport ferroviaire à l’échelle canadienne et ramené dans l’actualité la question autochtone.
  2. La primaire démocrate : C’est en février que Joe Biden va devenir le candidat favori de la primaire démocrate. Après des débuts difficiles,  le « vieux routier », c’est le moins que l’on puisse dire, a fait un retour retentissant avec sa victoire en Caroline du Nord. Après une carrière politique de 47 ans, Joe Biden a encore donné raison à ceux qui le surnomme« Come back Joe ».
  3. Le coronavirus s’étend:  D’une curiosité chinoise, le virus s’est approché de nos préoccupations, en semant le désarroi en Europe et en Asie. Ce fut tout d’abord l’Italie et l’Iran qui ont été frappés par le virus en s’invitant dans les bagages des travailleurs du textile originaires de la Chine et de retour des festivités du Nouvel An chinois. Après cela, ce fut le tour de l’Espagne, de la France et de toute l’Europe. Voici ce que le Courrier international titrait dans son édition du 27 février 2020:

Bilan de l’année 2020(Janvier)

Par Michel Bouchard

Pour une troisième année consécutive, voici ce que j’ai retenu de l’actualité internationale. Dans cette année de fou, j’aurais pu traiter de la Covid-19 pendant tout le long de mon bilan de l’année 2020. Bien qu’il soit impossible de complètement mettre cet objet de côté, j’ai essayé de garder un peu de place pour les autres événements qui ont ou qui auraient dû retenir notre attention.

Méthodologie: Encore une fois cette année, j’ai utilisé l’outil proposé par «influence communication» pour regarder les nouvelles sous l’angle du poids médiatique occupé par celle-ci. À cela, j’ai fait des choix personnels et retenus des histoires ayant une perspective internationale. De plus, je vous propose une nouvelle façon de publier ce bilan. Commençons aujourd’hui par janvier 2020.

  1. Coronavirus: C’est avec l’apparition de ce nouveau virus en Chine que nous avons fait connaissance avec cette année qui restera gravée dans nos mémoires. D’une simple curiosité «chinoise», cette maladie s’est étendue à la planète semant le chaos et la désolation. À l’aube de cette nouvelle année, les espoirs d’un retour à la «normale» sont pavés d’incertitudes.
  2. Procédure de destitution: Au gré des différentes tentatives démocrates pour évincer Donald Trump de la présidence, celui-ci a encore réussi à se maintenir au pouvoir en usant de tous les stratagèmes. Remarquez que ce n’est pas la première tentative de ce genre dans l’histoire des États-Unis et cette procédure n’a jamais pu se rendre à terme. En cette année d’élection, il aurait été étonnant que le processus puisse déboucher sur l’éviction du résident principal de la Maison-Blanche.
  3. Le Brexit: Quatre ans et demi après la victoire des partisans du Brexit, celui-ci a été officialisé par le parlement britannique et l’Union européenne. Après la conclusion, reste à voir si les parties pourront s’entendre sur la suite des choses, pour éviter que l’économie britannique tombe dans les méandres de ce divorce;
  4. La Loi sur la citoyenneté en Inde: Loi promulguée en décembre 2019, elle va littéralement embraser le pays. Cette loi visait à accélérer les demandes de traitement des demandes d’asile et la légalisation plus rapide des «immigrants illégaux.» Le problème: le caractère religieux de la législation qui empêche les immigrants musulmans de pouvoir obtenir la citoyenneté indienne. Il n’en fallait pas plus pour attiser les tensions interreligieuses qui étaient déjà très vives entre les communautés musulmane et hindouiste.
  5. L’Australie en Feu: C’est la dernière nouvelle de l’année, pré-Covid,  qui a occupé le centre des préoccupations des médias internationaux. Le Courrier international y allait de ce grand titre dans son édition du 16 janvier 2020.

Biden à l’arraché: comment l’expliquer ?

Par Michel Bouchard

Du point de vue de l’observateur extérieur, plusieurs pensaient que Biden n’avait qu’à faire une petite ballade dans le parc pour se hisser à la tête de la première puissance mondiale. Ce ne fut pas le cas et  la soirée du 3 novembre a été pour les partisans de Joe Biden, très difficile. Comment imaginer que ce personnage puisse être reconduit pour un deuxième mandat, malgré son incompétence évidente ? La seule explication possible, de ce résultat serré, n’est sûrement pas du fait qu’il ait  70 millions d’imbéciles aux États-Unis. Cette affirmation est  grossière et Hillary Clinton en avait d’ailleurs fait la douloureuse expérience en 2016, lorsqu’elle avait qualifié les électeurs de Trump de « basket of deplorables ». Cette généralisation abusive, par rapport aux supporters de Donald Trump, fut probablement déterminante dans le résultat de 2016 et il convient de la nuancer. La réalité est beaucoup plus complexe et une réflexion est nécessaire pour en saisir ses différentes subtilités, afin de  comprendre cette victoire ardue de Joe Biden.

Premièrement, il est important de bien saisir que le vote traditionnel en faveur du parti républicain et démocrate se situe à plus de 40%. Dans l’histoire récente des États-Unis, il faut remonter à 1972 pour voir l’appui à l’un des deux grands partis en dessous de cette barre.[1] Chez les républicains, cette base électorale est essentiellement composée d’électeurs ayant des convictions conservatrices et qui n’appuient pas nécessairement Donald Trump, mais les valeurs que représente le parti républicain. Pendant ses quatre années à la tête des États-Unis, Trump s’est continuellement affairé à conforter cette base. Des électeurs sensibles aux questions d’immigration, de sécurité, d’économie… À ce 40%, il faut ajouter les quelques points de % qui se retrouvent dans la frange du 16 à 20% des électeurs plus malléables et qui sont plus sensibles au message du péril socialiste, qu’incarne le parti démocrate. À titre d’exemple, il y a beaucoup d’efforts qui ont été déployés en Floride pour séduire l’électorat latino originaire de Cuba et du Vénézuéla. Des électeurs ayant fui des régimes socialistes. Il ne faut pas oublier que les stigmates de la guerre froide sont encore bien présents aux États-Unis et que le terme «socialiste» est généralement associé au communisme soviétique,  alors qu’ici il n’a pas la même signification.

Deuxièmement, il ne faut pas négliger la « hauteur » que se donne le parti démocrate et leur mépris qu’il affiche à l’égard des sympathisants républicains. Un électorat qui n’aime pas être considéré comme étant inférieur, en raison de ses convictions conservatrices et de son «supposé» adoration de Donald Trump. Malgré tout, celui-ci a trouvé un écho auprès de ces personnes en les défendant bec et ongles contre l’intelligentsia démocrate, et en leur donnant une voix, celle d’un «outsider» qui n’a pas fait carrière en politique. Il est important de saisir que cet élément a été crucial dans le choix électoral de plusieurs, car Donald Trump incarnait ce choix. En contrepartie, Joe Biden était le digne représentant de l’« establishment » de la politique américaine. Ce n’est pas pour rien que Donald Trump l’a rappelé à plusieurs reprises, lors du cacophonique premier débat présidentiel : « I’ve done more in 47 months than he’s done in 47 years and that’s absolutely true ».[2]

Par la suite, il ne faut pas négliger la division du parti démocrate et la faiblesse du candidat désigné. Ce n’est pas que Donald Trump était une « superstar », encore que pour certains c’est le cas, mais il faut se questionner sur le candidat choisi, par les électeurs démocrates, pour livrer le combat à l’obtention des clés de la Maison-Blanche. Joe Biden, est un «vieux» de la politique, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas tendance à faire rêver la frange éduquée et idéologiquement à gauche de ce parti. Un regroupement de jeunes disciples qui sont encore au parti démocrate en raison du travail de sape de Bernie Sanders et qui sont sensibles aux messages de justice sociale, d’accès aux soins de santé et de la catastrophe nationale que représente l’endettement étudiant aux États-Unis. Tout ceci témoigne d’un manque d’unité au sein du parti démocrate et le reflet d’une déconnexion avec une partie de ces électeurs. Ce facteur  a sûrement eu un impact non négligeable sur les résultats, car plusieurs de ces électeurs se considèrent comme des orphelins politiques aux États-Unis. Une campagne qui nous a permis de constater qu’il était bien loin du temps du «Yes, We Can» …

Enfin, la campagne en elle-même fut assez révélatrice de ce qui ne fonctionne pas aux États-Unis et de la grande fracture idéologique qui a, à mon sens, défavorisé les démocrates. Cette division a été visible à travers le ton et la manière de faire la campagne. D’un côté, il y avait des partisans démocrates inquiets et soucieux des conséquences de la COVID-19 et qui ont joué la partie en phase avec les règles sanitaires. Une joute de « pépère » qui n’a pas réussi à rejoindre une partie des électeurs indécis du 20% de l’électorat «prenable» et plus libre idéologique. Des électeurs qui ont été séduits par des républicains plus proactifs et à l’écoute d’un message assez répandu aux États-Unis: « Il ne faut pas arrêter de vivre à cause de la pandémie et il ne faut pas négliger l’économie.» En ce sens, les différences dans la manière de mener la lutte,  a certainement été un élément important des résultats finaux.

En conclusion, de considérer les plus de 70 millions d’électeurs qui ont appuyé Donald Trump comme étant des «imbéciles» ou des «deplorables» est excessivement réducteur. L’objectif de ma réflexion était de tenter d’expliquer les raisons qui ont poussé près de 50 % des Américains à appuyer Donald Trump. À la fin de tout ceci, Joe Biden a gagné son pari et est devenu le 46e Président des États-Unis. La victoire devait être plus facile, mais elle a tout de même été acquise. À partir de maintenant et malgré l’entêtement de mauvais perdant de Trump, il devra trouver le ton juste pour pouvoir devenir le Président de tous les Américains. La tâche sera ardue, car  les fractures américaines sont nombreuses et il est à espérer que Biden pourra être celui qui pourra recoller les morceaux de cette Amérique meurtrie et qui a perdu beaucoup de plumes dans le dossier de son leadership mondial et de la fascination qu’elle a toujours exercée à l’étranger en tant, que pays des «tout est possible.»


[1] En 1972, le républicain Richard Nixon avait servi une véritable raclée à McGovern qui n’avait recueilli que 17 grands électeurs et un peu plus  de 38% d’appuis  au suffrage universel.

 

Les conséquences de la Covid-19(partie 1)

Par Michel Bouchard

Lorsque les militaires planifient une attaque contre une cible, ils s’assurent de minimiser les impacts sur les personnes et l’environnement rapproché de l’objectif principal. Hélas, ce n’est pas toujours possible de parvenir à ses fins sans faire de dommages collatéraux. Dès lors, lorsque vient le moment de donner l’assaut, il est primordial de calculer les coûts et les bénéfices dans lesquels on se lance. À la fin de l’hiver 2020 est apparu dans le spectre de notre monde un nouveau virus. Un ennemi invisible, contre lequel les gouvernements du monde devaient orchestrer une défense. Un combat en terrain pratiquement inconnu, contre un belligérant imprévisible. C’est dans ce contexte, que tous les pays du monde se sont lancés dans un virulent combat, en naviguant à vue et en utilisant un paquet de stratégies de type ballon d’essai.

 

C’est dans cette perspective que la lutte du printemps dernier fut chaude contre la première vague du Covid-19 et les conséquences désastreuses. C’est avec un confinement à géométrie variable, d’une région à l’autre, une politique de distanciation et des consignes sanitaires rigoureuses que nous en sommes venus à surfer sur cette première vague sans trop de dommages collatéraux. Après un été relativement calme, où un semblant de retour à la normale est venu nous faire oublier que nous étions les deux pieds sur une planche, en train de voguer vers une deuxième vague, nous devions reprendre le flambeau. Donc, ce fut le retour à la case départ, après un congé bien mérité, notre gouvernement nous a demandé de revenir aux barricades pour affronter la deuxième salve de ce satané virus. C’est à ce moment que j’ai commencé à me poser la question suivante: « Est-ce que le prix à payer pour continuer cette lutte n’est pas trop élevé »? Au printemps dernier, j’y allais de conclusions hâtives sur la Covid-19. C’est maintenant le moment d’y aller d’une liste de constats des dommages collatéraux dans notre  lutte au coronavirus.

 

Constats de départ avant de faire la liste:

  1. Politiquement, il fallait réagir et le gouvernement devait limiter les dégâts. Dans ce cas-ci, le gouvernement a voulu limiter le nombre de  morts et les hospitalisations;
  2. Je ne suis pas un complotiste, mais un esprit critique qui continue de faire ce que le gouvernement lui demande, mais qui se pose des questions sur ses objectifs.

Les dommages collatéraux

  1. Décrochage scolaire et l’augmentation des inégalités:[1] 
  1. La situation: De mars à juin, les élèves qui fréquentaient  l’école secondaire ont été privés d’école. Depuis le début du mois de septembre, les autorités jouent au  yoyo de l’isolement. Lorsqu’un cas est déclaré dans un groupe de 35 élèves, la classe est isolée pendant 14 jours. Dans ce contexte, il y a, par exemple, des élèves qui n’ont pas fréquenté l’école pendant 28 jours à l’automne. Depuis le milieu d’octobre, les élèves de secondaire 4 et 5 doivent fréquenter l’école une journée sur deux. Pendant l’autre journée, la fréquentation est virtuelle. Cette mesure a été étendue aux enfants de secondaire 3. Enfin, lors des présences à l’école, les adolescents doivent rester dans leur « classe-troupeau » pendant toute la journée(dîner inclus). Depuis, le gouvernement jongle avec l’idée de fermer les écoles pendant un mois aux fêtes. Petite question: qui va garder les enfants ? Les grands-parents?
  2. Les dommages:
  1. Combien d’adolescents pourront passer au travers de ces défis du confinement? Il est trop tôt pour en parler, car les chiffres ne sont pas au rendez-vous, mais nous pourrions faire face à ce que j’appellerais: «une tragédie nationale». Celle où une pourcentage significatif des étudiants prendrait la décision malheureuse de quitter ses études[2], en raison de la situation actuelle. Une décision qui pourrait être occasionnée par une perte de motivation scolaire et l’attrait d’aller travailler lors des journées virtuelles, surtout dans un contexte de pénurie de main d’oeuvre;
  2. Le fait de fréquenter l’école à mi-temps et de penser que tous les apprentissages se font (selon l’éminent ministre de l’Éducation Jean-François Roberge) sans problème est une fumisterie. C’est plutôt une manière de creuser les écarts dans notre société. Il ne faut pas penser que tous les enfants du Québec ont accès à un ordinateur et à une connexion internet suffisamment performante pour l’école à distance. L’inégalité est flagrante en temps normal entre les élèves qui fréquentent le réseau privé et ceux du réseau public. La pandémie ne fait qu’accentuer le fossé qui les sépare.
  1. Le décrochage sportif;
  1. La situation: Au mois de mars dernier, il a fallu arrêter complètement les activités sportives. Après une pause de près de trois mois, le sport a pu reprendre ses activités «à peu près» normalement  pour la période estivale. Ceci a créé un certain élan d’optimisme, car tous les gens avaient oublié la pandémie. Avec l’arrivée de la deuxième vague, le gouvernement Legault a pris la difficile décision de confiner tous les sportifs vivant dans les zones rouges. Depuis le 8 octobre, la pratique sportive est complètement interdite. Cette interdiction qui devait s’échelonner jusqu’au 28 octobre a été étendue au 23 novembre. Il est fort à parier que nous continuerons dans ce sens jusqu’au temps des fêtes;
  2. Les dommages:
  1. Le simple fait de cesser les activités sportives aura comme impact de pousser davantage de jeunes vers le décrochage sportif. Bon an mal an, c’est le tiers des enfants de 10 à 17 ans qui décrochent de leur sport.[3] La pandémie n’améliorera sûrement  pas la situation;
  2. Cette pause sportive est extrêmement dommageable pour la santé physique et psychologique de tout le monde. On voit les millions entrer dans la valse des soins psychologiques. Nous sommes encore dans l’approche curative plutôt que d’être dans la prévention.

Aujourd’hui, je me suis attardé aux conséquences reliées aux jeunes. Il est grand temps de changer de paradigme. L’obsession des autorités sanitaires à vouloir prévenir l’infection est néfaste pour une bonne partie de la population et surtout les jeunes. Ces dommages collatéraux seront, selon la santé publique, éventuellement pris en compte. Un changement de cap est non seulement souhaitable, mais primordial pour éviter la catastrophe. Comme disait un grand philosophe du monde contemporain qui avait tendance à déformer les expressions: « Ce n’est que la pointe de l’asperge ». La mort de gens âgés constituant la pointe et les autres conséquences, l’angle «mort» de la pandémie.

N.B. Dans la deuxième partie sur ce sujet, que je ferai après la période des fêtes, je me pencherai sur d’autres conséquences reliées aux mesures sanitaires. Il y sera question des morts dus à la Covid-19( suicides, maladies non traitées, ETC.) de l’augmentation de la consommation d’opioïdes, de l’augmentation des troubles mentaux et du niveau d’anxiété globale. Je pourrais discuter d’économie et de dette, mais mon texte serait trop long pour la capacité de lecture de bien des gens.

Michel Bouchard


[1] Je concentre mon attention sur les élèves du secondaire.(12 à 17 ans) Il est important de comprendre que la situation n’est guère plus reluisante pour les jeunes du primaire et de ceux qui sont aux études post-secondaire.

[2] Il y a près de 25% des élèves qui ne décrochent pas leur diplôme d’études secondaires dans le temps prescrit, donc 30% de jeunes garçons.https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/81-604-x/2019001/tbl/tbla2.1-fra.htm