Entre hypocrisie et naïveté crasse !

 

S’il y a un sujet qui est emmerdant, c’est bien celui de la lutte aux changements climatiques. Vous allez m’excuser de vous embêter, mais je vais vous en parler un peu. Je vous en parle, car j’ai toujours l’impression que les hypocrites et les naïfs sont légion dans ce domaine. Lors du G7 de la dernière semaine en Italie, il a été possible de voir la fin de l’unanimité sur la lutte aux changements climatiques. Rappelons que 195 pays, dont les États-Unis, ont signé une entente lors de la COP 21 de Paris en 2015 pour tenter de limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2100. Les Américains viennent d’évoquer une remise en cause de leur signature. Est-ce que ce revirement est vraiment surprenant ? Est-ce catastrophique pour l’avenir ?

Une surprise ?
L’unanimité est tombée et j’espère qu’il n’y a personne qui est sous le choc. Il n’y a absolument rien de surprenant là-dedans et ce pour deux raisons. Tout d’abord, la base électorale républicaine est plutôt sceptique par rapport à cette problématique. Elle ne croit pas à cette lubie selon, laquelle il y aurait un réchauffement climatique et que l’activité humaine en serait responsable. D’ailleurs, lors de la nomination de son cabinet, Donald Trump a nommé le climatosceptique Scott Pruitt au poste de ministre de l’environnement.(EPA) D’entrée de jeu, le message était assez clair. Deuxièmement, la signature des États-Unis était le fait de l’administration Obama. Pour que cette signature soit effective, il fallait qu’elle soit ratifiée par les parlementaires. À ce niveau, Obama ne détenait pas la majorité dans aucune des chambres et il savait qu’il serait battu s’il soumettait l’entente à un vote. Obama a signé sous l’influence du groupe et avec une certaine naïveté ou espoir de voir les démocrates balayer les républicains lors de la présidentielle de 2016. Avec l’élection de Trump, il était clair que c’était la fin de la participation des États-Unis. Qu’à cela ne tienne, est-ce que la situation est aussi désespérée que l’on le prétend ?

Est-ce la fin ?
Bien qu’il soit minuit moins une, la situation n’est pas encore désespérée. Tout d’abord, les Américains sont responsables de 14 % des émissions de GES annuellement.* Il reste toujours bien un 86% sur lequel on peut travailler. De plus, avec le rapport Stern-Stiglitz, qui recommande d’axer la lutte aux changements climatiques sur l’établissement d’un prix au carbone, il y a une lueur d’espoir à l’horizon. L’espoir réside dans le fait, que Rex Tillerson, actuel Secrétaire d’État américain et ancien PDG d’ExxonMobil, a toujours été un partisan de la taxation du carbone. En mettant un prix sur le carbone, les entreprises, les gouvernements et les consommateurs devront prendre des décisions économiques en concordance avec l’écologie. Enfin, cet éventuel retrait du gouvernement fédéral américain, ne peut pas freiner le désir des États et des villes, car ce sont les initiatives locales qui auront davantage d’impact sur l’avenir.

Faut bien mourir de quelque chose !

Ça fait des décennies que l’on dit lutter contre cette problématique et rien n’y fait. Une grande hypocrisie plane à travers nous. Prenons l’exemple canadien, le pays a adhéré au protocole de Kyoto et nos émissions de GES atteignent toujours des niveaux historiques à chaque année. Depuis son élection le Premier Ministre canadien martèle le message d’un funambule entre l’économie et l’environnement. Il refuse de choisir entre les deux et les citoyens se comportent comme lui. Selon moi, il est impossible de concilier le développement économique, fait avec des énergies fossiles et l’atteinte des objectifs de Paris. À cet égard, le discours américain a le mérite d’être clair, mais il n’est pas mieux pour autant. On se fout de l’avenir à long terme et il faut une croissance économique perpétuelle. Pour y arriver, tous les coups sont permis ! Finalement, Bien qu’il reste encore de l’espoir, il faudra arrêter de regarder le monde avec nos lunettes roses de nord-américains et agir. Certains me diront qu’il faut bien mourir de quelque chose et que l’économie c’est important… C’est ici que j’arrête, car il n’y a rien à faire avec du monde comme ça !

Bonne journée!

*C’est 14% si l’on ne tient pas compte des GES que les États-Unis délocalisent en Chine et partout ailleurs. Il n’y a pas juste les emplois du secteur manufacturier qui quittent pour la Chine, il y a aussi la pollution. Big Deal !

Nouvelles de la semaine (20 au 27 mai 2017)

  1. Philippe Couillard refuse de souligner la fête des Patriotes : Lorsque le PM du Québec ne veut plus souligner la contribution politique des Patriotes pour l’émancipation du Québec, nous sommes rendus à l’étape de dire que ce PM n’aime pas le Québec.
  2. Attentat de Manchester : Un autre attentat revendiqué par l’EI et qui a fait 22 morts et plus de 50 blessés. À chaque fois, nous sommes frappés par la barbarie de cette organisation islamique. N’ayons pas peur de nommer le responsable de cette infamie : le totalitarisme islamique.
  3. Grève générale dans la construction : C’est mercredi matin que les syndiqués du monde de la construction ont exercé leur droit de grève. Je n’écoute plus la radio parlée, parce qu’elle polluait mon existence, mais on doit sûrement y parler en bien du mouvement syndical. J’ai entendu dire que Régis Labeaume poussait dans le dos du gouvernement provincial pour qu’il prépare une loi spéciale, pour forcer le retour au travail des syndiqués. Que voulez-vous ? Quand on perd de l’argent, il faut absolument tout faire en notre possible pour limiter le pouvoir des travailleurs…
  4. Tournée extérieure pour Donald Trump : Ce fut une semaine chargée pour le Président, car il était en tournée diplomatique à l’étranger. Il y a trois choses à retenir de ce voyage :
    • Il s’est résolument rangé du côté d’Israël et de l’Arabie-Saoudite, en pointant du doigt l’Iran pour ses prétentions nucléaires et son soutien au terrorisme. Rappelons que les États-Unis et l’Iran ont signé un accord sur le nucléaire en 2015 et que l’Arabie-Saoudite en fait beaucoup pour soutenir le terrorisme ;
    • Il se range du côté saoudien et décide de mettre de côté la question des droits de l’homme et de la femme dans ce pays. Vous connaissez la chanson « Moneytalks » ?
    • Il veut régler le conflit Israélo-palestinien, comme tous ses prédécesseurs, mais sans rien demander aux Israéliens. On nage ici en pleine rhétorique tapageuse.
  5. La suède abandonne ses poursuites contre Julian Assange : Le fondateur du site internet WikiLeaks n’est plus poursuivi par la Suède pour des allégations d’agression sexuelle. Rappelons qu’il est, depuis 2012, réfugié à l’ambassade de l’Uruguay à Londres. Il n’en sortira pas de sitôt, car les services secrets britanniques et américains rêvent de l’enfermer pour toujours ou de le faire exécuter. Son crime: Avoir publié des secrets gênants pour les puissants de ce monde.
  6. Réélection de Rohani en Iran : C’est le modéré Rohani qui a été réélu à la présidence de l’Iran. C’est son ouverture qui avait permis un rapprochement avec les États-Unis sur la question du nucléaire. C’est une gifle pour les ultra conservateurs et une bonne nouvelle pour la stabilité mondiale, surtout dans un contexte où Trump a décidé de sortir l’épouvantail à moineaux pour les iraniens.
  7. QS refuse la convergence du mouvement souverainiste : Selon plusieurs éditorialistes, cette nouvelle vient fragiliser le mouvement indépendantiste et le parti québécois. J’ai deux commentaires par rapport à ça :
    1. Le mouvement indépendantiste et le parti québécois étaient déjà fragilisés;
    2. QS et le PQ n’ont rien en commun. Y’a-t-il encore quelqu’un qui croit que QS est un parti souverainiste ?

Bonne semaine!

Michel Bouchard

Le spectacle de Donald Trump (Partie 1)

C’est le 20 janvier dernier que Donald Trump a prêté serment pour ainsi devenir le 45e Président des États-Unis. Depuis ce temps, il n’y a pas une semaine où il n’y a eu rien à dire dans les médias, par rapport à cette administration. D’ailleurs, vous avez peut-être remarqué, dans La Presse+, la page quotidienne sur les États-Unis. Pour ma part, depuis le lancement de mon blogue, j’aurais pu écrire à chaque fois à ce sujet. D’ailleurs, on m’arrête même dans les rues pour que je le fasse. D’accord j’y vais, je me lance et j’écris sur quoi ? Trop de sujets…C’est pour cette raison que je vais répondre à sept questions sur l’administration Trump :

Comment expliquer son élection ? (Trois facteurs)

  1. Pour devenir le candidat des républicains et par la suite Président, cet ancien démocrate, a soutenu un message de rejet de l’establishment. D’ailleurs, Bernie Sanders a fait exactement la même chose lors des primaires démocrates. Rejet des vieilles pratiques politiques et messages anti-immigration, anti libre-échange en lien avec son slogan de campagne : « America First ». Ce message a été capté par bien des gens et Hillary Clinton, en plus d’être une femme, était la parfaite représentante de l’establishment ;
  2. Un contrôle parfait de son message, par le biais de son compte Twitter, et une guerre ouverte contre les médias traditionnels. En déclenchant une guerre aux médias, qu’il associe à l’establishment, il a été chercher le bâton de la vérité. Selon lui, les médias sont corrompus et des électeurs ont acheté ce message. Peu importe ce qu’il dit ou il fait, lorsque c’est rapporté dans les médias, il s’agit de mensonges au service de l’establishment. Une marge des électeurs y ont cru dur comme fer et y croit encore ;

En devenant le candidat républicain, il était assuré de ramasser en partant 40% des votes. Que voulez-vous ? Il n’y a que deux partis significatifs aux États-Unis. Tu viens au monde démocrate ou républicain. Il reste, selon mon évaluation non-scientifique, 20 % d’électeurs « jello ». Ceux qui changent au gré des candidats et des partis marginaux. Ici, encore une fois, il ne faut pas oublier qu’il affrontait une femme. (Qu’est-ce que je tente d’insinuer ici ?)

Pourquoi veut-il construire un mur entre le Mexique et les États-Unis ? Mettons quelque chose au clair immédiatement : il y a déjà un mur sur le ⅓ de la frontière entre le Mexique et les États-Unis. C’est depuis la fin des années 1970 que la frontière a commencé à se militariser et c’est la Secure Fence Act de 2006 qui lança les travaux de construction du mur. Trump veut poursuivre la construction, faire payer le tout au Mexique, mais sans avoir d’objectif réel. (Longueur et largeur) Cette idée de mur contribue énormément au spectacle permanent de Donald Trump. Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en! Pas besoin de rien faire…

Est-ce que l’affaire « Comey » pourrait conduire à la destitution ?

  1. Tout d’abord l’histoire : Lors de la nomination du cabinet de Donald Trump, les médias ont détecté quelques nominations pro-russe. Notamment, il y avait Rex Tillerson* et Michael Flynn**. Lors de la campagne présidentielle, il y a eu des allégations à l’effet que les Russes auraient fait de l’ingérence. Le FBI a lancé une enquête sur ces allégations et sur les liens de Michael Flynn avec la Russie. C’est dans ce contexte que Donald Trump aurait dit à James Comey, le directeur du FBI de l’époque, d’arrêter d’enquêter sur Flynn, car c’était un bon gars. Il y a deux semaines, Donald Trump a congédié James Comey et celui-ci a révélé aux médias les pressions du Président pour cesser l’enquête ;
  2. La destitution : Dans les faits, il est possible que Donald Trump soit destitué, car il a entravé la justice. Dans ce contexte, je ne suis pas sûr que le parti républicain soit si triste que ça, car Trump est un caillou dans le soulier des hautes instances du parti. Dans la réalité, il serait étonnant que le Président soit destitué pour deux raisons:
    1. Il faudrait un enregistrement de ce qu’avance James Comey. C’est sa parole contre celle du Président ;
    2. Le processus est très long et certains élus républicains qui doivent travailler à leur élection de mi-mandat dans un an et demi, doivent se soucier de ce que pensent leurs électeurs du Président, avant de voter pour sa destitution.

Voilà donc la première partie de mon analyse de l’administration de Donald Trump. La semaine prochaine j’irai d’une seconde partie et j’y discuterai du décret anti-migratoire, de l’abrogation de l’ObamaCare, de l’avenir de l’Alena et de la nouvelle politique extérieure des États-Unis. Comme disait l’autre :« Bonne semaine !»

*Est le Secrétaire d’État et il est l’ancien PDG de la compagnie pétrolière ExxonMobil. Bien qu’il n’ait acquis aucune expérience politique, il a noué d’importants liens avec plusieurs chefs d’États, dont Vladimir Poutine.
**Fut pendant quatre jours le conseiller à la sécurité nationale.

Nouvelles de la semaine (15 au 20 mai 2017)

  1. Chelsea Manning est sortie de prison: Trois jours avant de quitter son poste à la Maison Blanche, Barack Obama avait signé un décret pour libérer la lanceuse d’alerte Chelsea Manning. C’est en 2010 que Manning, alors connu sous le nom de Bradley Manning, décide de communiquer des informations de l’armée américaine au site internet WikiLeaks. Elle était analyste de l’armée en Irak et n’était plus capable de vivre avec les atrocités qu’elle était témoin. Elle fut condamnée à trente-cinq ans de prison pour haute trahison.
  2. « J’ai le droit absolu de discuter avec la Russie »: Lorsque questionné sur ces motivations à transmettre des informations aux Russes, en matière de terrorisme, Donald Trump a répondu cette réplique à l’opposition démocrate et aux journalistes. Il n’a pas tort, mais lorsqu’on apprend de l’ex-directeur du FBI James Comey, que Trump lui avait suggéré de cesser d’enquêter sur Michael Flynn (ex-conseiller à la sécurité nationale) et ses liens avec la Russie, on a le droit d’être perplexe. Il y a aura enquête à ce niveau et la procédure de destitution se dessine à l’horizon.
  3. Macron forme son gouvernement: Le Président de la France est en train de former son gouvernement. Il a nommé au poste de Premier Ministre Édouard Philippe, qui provient de la droite modérée. Une nomination intéressante à noter: Nicolas Hulot à la transition écologique. Le journal Le Monde le considère comme une « prise de guerre » de la part du gouvernement Macron. Je vous invite d’ailleurs à aller consulter le site internet de ce militant écologique, qui avait toujours refusé un passage en politique active. C’est l’électron libre du groupe. http://www.fondation-nicolas-hulot.org
  4. Assassinat d’un autre journaliste au Mexique: Javiez Valdez, reporter pigiste pour l’AFP et affecté aux narcotrafiquants, est le cinquième journaliste tué au Mexique en 2017. Il est à noter que onze journalistes ont trouvé la mort en 2016 au Mexique et que ce pays est le troisième pays le plus dangereux pour la presse, selon l’ONG Reporters sans frontières.
  5. Deux rapports demandent une réforme majeure de la GRC: Selon ces rapports, le harcèlement et l’intimidation sont le pain quotidien de cette organisation. Il y aura probablement une commission d’enquête sur ces pratiques. À suivre…
  6. Cyberattaque internationale: Près de 200 000 victimes ont été répertoriées. Selon certaines rumeurs, l’attaque aurait été commise par la Corée du Nord. Peu importe le responsable, la guerre du 21e se jouera à ce niveau, car les données informatiques constituent le talon d’Achille de l’humanité.

L’empêcheur de tourner en rond

 

L’autre jour j’écoutais une entrevue de Paul Magnette qui parlait des déconvenues de la mondialisation et des injustices qu’elle a créées. Pour la petite histoire, M. Magnette est le Ministre-Président de la région de la Wallonie en Belgique. C’est lui qui a poussé les dirigeants canadiens et européens à refaire leurs devoirs concernant le traité de libre-échange entre le Canada et l’UE.(AECG) Bien que le traité a été signé, les différents acteurs sont encore en train de travailler pour rendre ce traité acceptable pour les gens comme Magnette. Son opposition relève, entre autre du principe qui permet aux multinationales de poursuivre un gouvernement pour perte de profits. De plus, il soulève d’intéressantes questions concernant le bien-fondé du libre-échange, notamment au niveau de l’agriculture.

Une petite région, d’environ 3,5 millions d’habitants, a bien failli faire dérailler cet important traité d’une valeur estimée à 3000 milliards de dollars et regroupant près de 600 millions d’habitants. C’est la Wallonie, région belge, qui a mis du sable dans l’engrenage. Rappelons nous, que Justin Trudeau s’était rendu en Europe pour la signature officielle et qu’il avait dû revenir bredouille. Ce qui chicotait les Wallons, c’était le principe qui permettait à une multinationale de poursuivre un État pour perte de profits. À titre d’exemple, le cigarettier Philip Morris, selon ce principe, avait pu poursuivre l’Australie et l’Uruguay parce que ces pays avaient adopté une loi pour légiférer sur la présentation des paquets de cigarettes. Cette législation causait un préjudice à l’entreprise et lui faisait, selon elle, perdre de l’argent. En somme, cette disposition d’un traité de libre-échange, autorise une multinationale à demander des compensations à un État. Lorsque l’on continue dans cette logique, une multinationale peut poursuivre un État pour différents motifs jugés préjudiciables, dont des lois sur les normes du travail ou sur l’environnement. Ce mécanisme de l’AECG est actuellement à l’étude et on a promis à la Wallonie de le retirer de l’entente, mais ce n’est pas encore fait. Il y a eu la signature du traité, mais il reste encore la ratification. Vous pouvez être assurés que la Belgique ne pourra pas ratifier l’entente si cette clause n’est pas retirée, parole de Paul Magnette.

En plus d’avoir failli fait dérailler l’AECG, Magnette est un critique de la mondialisation et du libre-échange. Il soulève une intéressante question, sur la libéralisation des échanges de produits agricoles. À cet égard, il se demande : « Pourquoi libéraliser les produits agricoles entre deux pays qui sont capables de s’auto-suffire ? » Nous vendons notre fromage en Europe et les Européens font de même. À mon sens, il s’agit d’un illogisme économique qui ne tient aucunement compte des conséquences sur l’environnement. Comme le mentionnait un de mes éminents collègues, par rapport à la mondialisation : « On est tu obligé de manger de la papaye douze mois par année ? » Les bateaux se rencontrent en Atlantique et causent des préjudices irréparables à notre planète. De plus, ces ententes fragilisent les petites exploitations agricoles et la souveraineté alimentaire des pays. Tout ceci au profit de grands groupes d’investissement en fonds terriens et qui se spécialisent dans la spéculation.*

Le message de Magnette me rejoint particulièrement, parce qu’il rencontre exactement le point de vue de l’ancien prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz.** Selon Stiglitz, la mondialisation, dont la libéralisation des échanges, a été une bonne chose pour l’humanité. Il y a eu une croissance fabuleuse de l’économie et elle a amené la prospérité sur toutes les continents de la planète. Le problème de cette mondialisation, c’est qu’elle n’a pas profité à tout le monde. Elle a seulement accentué les inégalités, parce qu’elle a été pensée par les riches et pour les riches. Il est maintenant le temps de la remettre en question et de travailler, comme Magnette, et Stiglitz à la rendre plus équitable. Par contre, c’est emmerdant pour ceux qui savent ce qui est bon pour nous…

*Procédé utilisé par des gens qui se disent des créateurs de richesses pour faire augmenter artificiellement la valeur d’une possession. Je vais écrire un texte là-dessus la semaine prochaine.
**J’ai d’ailleurs fait mon essai de maîtrise sur cette question et vous pouvez le consulter à l’adresse suivante: https://sites.google.com/site/lemondedestiglitz/

 

  1. Boko Haram libère 83 lycéennes : Le groupe terroriste qui sème le chaos au Nigéria depuis une dizaine d’années vient de relâcher les écolières qui avaient été kidnappées en 2014. C’est suite à des négociations avec le gouvernement qu’elles ont été relâchées en échange de combattants du groupe islamique. En français, Boko Haram veut dire : « l’éducation occidentale est un péché » et ils ont prêté allégeance à l’EI en 2015.
  2. L’Arabie-Saoudite vient d’être nommé membre permanent du Conseil des droits de la femme de l’ONU : C’est un peu comme inviter un loup dans un poulailler. Me semble que ce n’est pas compatible. Ça ressemble à un bon gag de Marcel Béliveau ou d’Alain Stanké.
  3. Trump limoge le directeur du FBI : Le Président des États-Unis a limogé James Comey pour des raisons douteuses. Rappelons que le FBI était en train d’enquêter sur des assertions selon, lesquelles la Russie avait interféré dans la campagne présidentielle américaine. En raison de nombreux liens entre l’administration Trump et la Russie, ce dossier ne sent pas bon. Et si Poutine tenait Trump par les (_________) pour un « je ne sais quoi » ? (Dictée trouée)
  4. Le Québec dans l’eau : Et si le réchauffement climatique avait quelque chose à voir avec ça ? Faut pas dire des choses comme ça Michel… Tant qu’il subsistera des doutes dans l’implication de l’homme dans cette problématique, il ne faut pas prendre de chances et continuer dans le même sens. Après tout, ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort…
  5. Législatives françaises : Il y a une congestion de candidats pour le parti d’Emmanuel Macron en vue des législatives. Même l’ancien Premier Ministre socialiste, Manuel Valls, est allé porter son C.V.
  6. Attaque informatique d’envergure internationale : Pour l’instant, le logiciel de rançons WannaCry aurait fait 45 000 attaques. Histoire à suivre…

 

P.S. J’ai mis un titre dérangeant pour voir si cela pouvait avoir un impact sur mon lectorat. Désolé d’avoir utilisé cet écart de langage pour vendre mon produit.

Avec mon voyage que je suis en train de faire à San Francisco, je suis frappé par un constat effroyable: il y a beaucoup trop d’injustices dans le monde. Un touriste qui arrive dans cette ville magnifique, ne peut être que charmé par cette ville. Le Cable Car, le Golden Gate, les vignobles de Sonoma et de Napa, tout y est pour combler l’épicurien qui sommeil en moi. Toutefois, j’ai de plus en plus de difficulté à profiter du moment, car il y a énormément de pauvreté visible. Une pauvreté que l’on ne veut pas voir, mais qui est cruellement présente. Que faire pour combattre ce fléau ? Je fais parti d’une classe de riches de la société, mais je ne peux pas rien faire pour solutionner cette mauvaise répartition des richesses. Il y a ceux qui se déplacent avec des jets privés, il y a moi, il y une classe moyenne qui peine à joindre les deux bouts et il y a celui qui n’a rien. Qui a le pouvoir de faire ce qu’il faut ? Il y a certes les gouvernements, mais ils sont à la solde des grandes fortunes du monde. L’injustice règne en maître dans ce monde et l’exemple américain en est un très bon.

La semaine dernière, la chambre des représentants a voté pour faire l’abrogation de l’Obamacare. Les conséquences seront désastreuses pour les pauvres. Plus de 14 millions d’américains vont perdre leur couverture médicale d’ici 2018 et 24 millions d’ici quelques années. Les Américains n’auront plus l’obligation de souscrire à une assurance privée, ce qui était obligatoire avec l’Obamacare. Ce sont les riches qui arrêteront de payer pour ça et lorsqu’ils seront malades, ils vont pouvoir payer la facture sans problème. Ce phénomène aura un impact sur les foyers de la classe moyenne qui étaient capables de payer les primes dans un contexte où tous les Américains devaient souscrire. Vous connaissez la loi de l’offre et la demande ? Moins de payeurs, donc des primes qui vont s’envoler et une classe moyenne qui ne pourra plus payer. En parlant de ce qu’il pense de la fin de l’Obamacare, Warren Buffet mentionne :« C’est un cadeau pour les riches comme moi ! ».

Une autre réforme qui donne des frissons dans le dos, est la réforme fiscale de Donald Trump. Baisse des impôts pour les entreprises de 35% à 15 % qui stimulera les investissements aux États-Unis et viendra donner de l’oxygène aux entreprises en difficulté. Elle permettra aussi à de grands capitaux d’augmenter leurs revenus. De plus, selon cette réforme, le taux maximal d’imposition va baisser de 5% et il y aura l’annulation d’une taxe spéciale pour les très riches. Toujours selon Buffet : « Si cette loi était passée cette année, mes impôts auraient baissé de 17 % ». Il avait d’ailleurs mentionné en 2013: « Il n’est pas normal que ma secrétaire paye plus d’impôts que moi ». Selon la logique de cette réforme de la fiscalité américaine, si les riches ont plus d’argent, il y aura du ruissellement sur toutes les strates de la société. La réalité: le déficit budgétaire augmentera, les riches iront cacher leur argent dans des paradis fiscaux ou achèteront des appartements hors de prix à Dubai et le contribuable américain payera la note.

À mon sens, le plus grand fléau qui guette le monde, ce sont les très grandes inégalités qui règnent. La croissance mondiale est toujours au rendez-vous depuis des décennies, mais l’argent se concentre toujours entre les mains de grandes fortunes. Selon un rapport d’Oxfam, publié en janvier 2017, les huit hommes les plus riches de la planète possèdent autant que 50 % de l’humanité. En 2015, le 1% le riche de la planète possédait plus que le 99% restant. La situation est catastrophique et il est urgent d’agir, car si rien n’est fait la déstabilisation mondiale sera de plus en plus grande. Le terrorisme augmentera, le réchauffement climatique continuera sa marche et la démocratie sera compromise. Pour ma part, je vais retourner marcher dans les rues de San Francisco en détournant du regard la centaine de mendiants qui me solliciteront durant ma journée de touriste.

Michel Bouchard

Nouvelles de la semaine(29 avril au 7 mai)

  1. Bibeau et Charest : Robert Lafrenière a assuré que l’UPAC allait faire une enquête approfondie pour faire la lumière sur cette histoire. Permettez-moi d’en douter…
  2. La fin de l’Obamacare : La chambre des représentants des État-Unis vient de voter l’abrogation de l’Obamacare. Prochaine étape: le vote devant le sénat. Si jamais ça passe, 24 millions d’américains se retrouveront sans assurance maladie d’ici huit ans. Selon Warren Buffet :« C’est un cadeau pour les riches comme moi ! » B-R-A-V-O-!
  3. Tentative d’assassinat en Corée du Nord : Pyongyang vient d’accuser la CIA de complot pour tuer Kim Jong-Un. C’est rare que je crie au meurtre mais, dans ce cas, ça ne serait pas une mauvaise idée… En tout cas, un accident est si vite arrivé
  4. Des élections provinciales à l’automne : Un tweet de Sébastien Bovet de Radio-Canada laisse présager des élections à l’automne. Si ça se concrétise, on pourra dire que c’est un manœuvre électoraliste pour prendre de vitesse le PQ. Le parti devait tenir son congrès national à ce moment.
  5. Emmanuel Macron est le nouveau président de la France : C’est hier qu’avait lieu le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ça été une victoire relativement facile de Macron. Il aura la difficile tâche d’unir les Français, ce qui ne sera pas facile. On sera à même de le constater lors des élections législatives du mois prochain.

Nouvelles de la semaine (22 au 28 avril)

  1. Duel Macron-Le Pen: Le sort en est jeté, les Français auront à choisir entre le leader du mouvement « En marche » qui est un transfuge du Parti socialiste, ancien banquier d’affaires. Il sera opposé à la cheffe du Front National Marine Le Pen. Pour l’instant, les sondages donnent Macron gagnant par la proportion de 60/40. Le prochain round aura lieu le 7 mai.
  2. Sam Hamad démissionne de son poste: Vu sur le compte Twitter de Mathieu Bock-Côté hier (25 avril) : « La nation ne s’en remettra pas.» Je suis obligé de dire que je suis un peu d’accord avec ça !
  3. On arrête de poursuivre Joseph Kony: Le département américain vient de décider d’arrêter de poursuivre le leader de la LRA.(Armée de libération du seigneur) Kony est à la tête d’un groupe qui a semé la terreur et enlevés des milliers d’enfants soldats en Afrique centrale au courant des 30 dernières années.(RDC, Ouganda, Soudan et Sud-Soudan, RCA…) Pour justifier la cessation de la poursuite, on estime qu’il n’a jamais attaqués des intérêts américains. En Afrique, on s’inquiète et pour cause…. À voir cette vidéo de 30 minutes sur ce sympathique personnage qu’on traque depuis 2012 : https://m.youtube.com/watch?v=Y4MnpzG5Sqc
  4. Trump et l’Aléna: Le Président Trump a remis en question l’existence même du traité de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. Quelques heures plus tard, il a décidé de tout simplement de le renégocier. Il y a là un peu d’instabilité ou un manque évident de compétence.
  5. Armes chimiques en Syrie: Les services secrets français ont acquis la certitude que c’est le régime de Bachar Al-Assad qui avait utilisé les armes chimiques le 4 avril. À partir de là, il y aura des conséquences pour le gouvernement syrien. WOOO!!! Je ne suis pas sûr qu’il arrivera à dormir dans les prochains jours.
  6. Les Canadiens éliminés: J’ai l’impression qu’on analyse plus ce qui se passe avec les Glorieux qu’avec nos gouvernements. Il faudrait peut-être analyser davantage le travail du gouvernement du Québec et on pourrait donc décider d’échanger la totalité de l’équipe en 2018.

Les nationaux et les mondialistes

 

     Les résultats du premier tour de la présidentielle française sont connues depuis dimanche le 23 avril et le moins que l’on puisse dire c’est que les Français sont sous le choc. Ils viennent de réaliser que tous les référents traditionnels de la gauche et de la droite, ont disparus. Imaginez : les deux grands partis seront absents du deuxième tour. Il y aura un affrontement entre Marine Le Pen(Front National) et Emmanuel Macron, un transfuge du parti socialiste, à la tête d’un mouvement appelé : « En marche ». Un duel qui opposera les nationaux de Marine Le Pen et les mondialistes d’Emmanuel Macron. En France, on s’insurge, mais les débats traditionnels entre la gauche et la droite n’ont plus la cote. Il faut en faire notre deuil, car les enjeux politiques des dix prochaines années se joueront autour de questions identitaires. Laissez-moi donc vous brosser un tableau de ces deux conceptions.

Les nationaux

Il faut tout d’abord se souvenir qu’en 2002 le Front National(FN), lorsque Jean-Marie Le Pen en était le chef, s’était aussi glissé au deuxième tour. La défaite du FN avait été cuisante face aux républicains de Chirac. Le contexte de 2017 est passablement différent. Le FN a adouci son message et celui-ci, colle un peu plus à la réalité du monde d’aujourd’hui. Quelle est cette réalité ? Les mutations économiques et sociales dû à l’intensification des mouvements migratoires à travers le monde et particulièrement en Europe. Le FN porte le message de ces Français qui s’inquiètent de l’avenir de leur nation. Lorsque l’on regarde le programme du FN, il est difficile de le considérer comme étant d’extrême-droite. Il y a 144 propositions qui ne relèvent pas essentiellement de la droite traditionnelle. Je dirais même que plusieurs mesures du domaine social, ressemblent à un programme d’un parti social-démocrate. C’est au niveau de la souveraineté et de la sécurité de la France que le FN se démarque. Il propose de rendre à la France sa souveraineté nationale en exerçant un retrait de l’Union européenne pour qu’elle puisse retrouver ses frontières et reprendre le contrôle l’immigration. Deuxièmement, la France doit redevenir un pays de libertés où les femmes seront traitées équitablement, en mentionnant au passage le cas des femmes musulmanes, et où la justice sera plus ferme et efficace.

Pour une meilleure compréhension de ce programme, vous pouvez aller à l’adresse suivante : http://www.marine2017.fr

Les mondialistes

Emmanuel Macron, c’est la nouvelle rock star de la politique française, qui se veut le rassembleur de tous ces Français orphelins politiques. Ces électeurs qui se sont sentis oubliés par les partis traditionnels et qui peuvent trouver avec Macron un menu assez varié pour y trouver leur compte. Aux niveaux social et économique, il y a un peu de tout pour que l’on puisse dire que c’est un mouvement centriste. En matière de sécurité et de souveraineté, son programme propose, comme le FN, d’engager des gendarmes et de construire des prisons pour lutter contre le terrorisme. Évidemment, tout doit se faire en étroite collaboration avec ses partenaires de l’Union européenne. Il y a une différence intéressante à ce niveau. : Macron ne mentionne jamais le terrorisme islamique, il parle seulement de lutte au terrorisme. Nuance que je trouve fort pertinente à ce niveau, car le FN le nomme. Enfin, il faut appliquer le principe de la laïcité en enseignant celle-ci et en dispensant des cours sur la connaissance des différentes religions. Tout ceci en lien avec le multiculturalisme, qui est une doctrine qui axe son action dans les messages de tolérance, d’ouverture à la diversité et qui place toutes les cultures sur le même pied.

Pour une meilleure compréhension du programme de Macron, allez à l’adresse suivante:
https://storage.googleapis.com/en-marche-fr/COMMUNICATION/Programme-Emmanuel-Macron.pdf

Disons-le tout de suite, Emmanuel Macron sera élu la semaine prochaine. Les hauts-cris de plusieurs personnalités françaises qui en appellent à la mobilisation pour barrer l’entrée de l’extrême-droite* à l’Elysée, trouveront échos dans l’électorat. La catastrophe anticipée n’aura pas lieu. Toutefois, les politiciens français ne pourront pas faire comme si rien ne c’était passé. Il faudra tenir compte de ces résultats, car ce n’est pas l’élection de Macron qui va venir à bout de ce malaise qui n’est pas seulement français, mais celui du monde occidentale. La prochaine bataille, entre les mondialistes et les nationaux, aura lieu en Allemagne l’automne prochain. À suivre…

*Est-ce que le nationalisme sera dorénavant considéré comme de l’extrême-droite ?