Encore deux tueries de masse aux États-Unis. Dans ce contexte, je propose d’un lire article que j’ai écrit le 25 février 2018. Il est encore très actuel. De plus, je vous invite à consulter le site suivant:

https://www.gunviolencearchive.org/reports/mass-shooting

Les derniers événements de Parkland en Floride, m’amène à discuter de la question des armes aux États-Unis. La dernière fois que l’attention du public avait été focalisée sur cette cet enjeu, fut lors de la fusillade de Las Vegas à l’automne dernier. Comme je le mentionne souvent à mes élèves, ce sujet est fort intéressant, car il me permet d’en parler dans mes cours à chaque année. Il y aura toujours une fusillade pour justifier notre attention pour quelques jours.

Le deuxième amendement de la constitution américaine

Pour débuter notre réflexion, il est primordial de comprendre que la possession des armes est inscrite dans l’ADN de la culture américaine, parce que inscrite dans la constitution. Ce deuxième amendement stipule que : «tout citoyen américain a le droit de porter des armes.»(Wikipedia «deuxième amendement de la constitution américaine» Ce droit fait donc parti de l’ADN des Américains et ils y sont très attachés. C’est d’ailleurs le mandat que s’est donné le puissant lobby des armes (NRA): celui de chien de garde du deuxième amendement. Pour y arriver, il possède des moyens considérables pour influencer les décisions à Washington.

Le débat est relancé

Donc, suite à cette nouvelle tuerie, le débat fait rage au sujet du contrôle des armes. D’un côté, vous avez le parti républicain qui est infiltré depuis longtemps par la NRA. Leur position consiste à dénoncer ces violences et d’en appeler à des législations pour contraindre la vente d’armes à des gens ayant des antécédents psychiatriques, mais en faisant attention de ne jamais altérer les libertés individuelles. De l’autre côté, les démocrates dénoncent depuis longtemps la vente d’armes d’assaut comme le modèle AR 15, qui a été utilisé dans la fusillade de la semaine dernière. Rappelons que c’est ce type d’arme avait été utilisé lors du massacre dans une école de Sandy Hook en 2012. Ce carnage avait été perpétré par un jeune de 15 ans et avait fauché la vie de six enseignants et de vingt enfants d’une classe de première année. Le débat qu’avait provoqué cette tuerie avait été épique, mais les résultats désolants. Tout ceci dans un contexte où le Sénat était contrôlé par les démocrates de Obama.

Les cartes de l’influence

Dans ce contexte, Donald Trump est sous pression, car les voix s’élèvent pour une législation pour encadrer les ventes d’armes aux États-Unis. Le Président vient d’ailleurs de charger des fonctionnaires d’étudier les alternatives pour interdire la vente de «Bump Stock». Ce dispositif vendu pour augmenter la cadence des tirs d’une arme semi-automatique comme l’AR 15. Partisan de la NRA, ne vous inquiétez pas, car votre lobby a tous les outils pour faire reculer les politiciens sur cette question. L’argent continuera de couler à flot, pour convaincre les républicains plus sensibles à protéger à tout prix le deuxième amendement. Pour les incorruptibles, il faut toujours se méfier de nos squelettes que l’on pourrait avoir dans un placard.

En conclusion, il y eut une tuerie, il y a de la tristesse et il y aura de profondes déceptions… Les armes font partie de la culture américaine et les politiciens n’ont pas le gros bout du bâton dans ce dossier. La NRA a réussi à bloquer toutes les tentatives de Barack Obama pour légiférer sur les armes. Excusez mon manque de positivisme, mais je vous rappelle que ce sont les Républicains qui sont à la Maison Blanche.* Comme l’évoque assez souvent les partisans du lobby pro armes, vous savez ce que ça prend pour arrêter un méchant avec une arme ? Eh oui, un gentil avec une arme! À la blague, je dis souvent aux élèves sur cette question:« Tout le monde le sait, que si tout le monde avait un fusil dans la classe, nous serions tous plus en sécurité…»
*(http://www.tvanouvelles.ca/2017/04/28/trump-a-la-nra-vous-avez-un-ami-a-la-maison-blanche

N.B. Pour cette semaine, voici un autre extrait de mon essai que j’ai écrit en 2013. Le texte n’est pas récent, mais le propos est encore pertinent à mon sens.

De l’Amérique du sud aux ex-pays du bloc communiste, de l’Afrique à certains pays d’Asie, la dette accable les pays en développement. La mondialisation, qui a permis une plus grande fluidité des capitaux, a créé un problème : la possibilité de s’endetter, que l’on soit pauvre ou riche. Un problème que l’on doit affronter en faisant des choix douloureux : couper dans les investissements dans la santé, l’éducation, la croissance et le bien-être des populations. Les pays en développement, sous les pressions du FMI(Fonds monétaire international) , doivent faire des choix catastrophiques pour le bien-être de leur peuple. Actuellement, la mondialisation permet une plus grande circulation des capitaux, mais la circulation se fait dans le mauvais sens. Si l’on voulait réellement que les pays pauvres se développent, l’argent coulerait des pays riches vers les pays pauvres. Avec le remboursement des dettes, c’est le contraire qui se passe. Les pays pauvres remboursent leurs dettes aux institutions des pays riches. Il y a deux problèmes à soulever pour bien comprendre pourquoi les pauvres sont si endettés : ils empruntent trop; et les pays riches leur prêtent trop et avec des modalités de remboursement trop difficiles à supporter. À cet égard, il faut bien comprendre que l’on a toujours tendance à blâmer l’emprunteur, mais qu’en est-il du prêteur ? Il faut des prêteurs responsables, qui ne cherchent pas le profit « facile ». Ultimement, c’est toujours l’emprunteur qui est responsable et c’est toujours le peuple qui en paye les intérêts. Même si ces prêts ont été contractés par des régimes dictatoriaux corrompus. Lorsqu’une banque occidentale passait de l’argent à Mobutu au Zaïre, est-ce que c’était « moralement » acceptable qu’elle exige le remboursement de cette somme ?

Pour bien comprendre le problème des dettes dans le monde, il faut se poser la question suivante : est-ce qu’il y a trop d’emprunts ou trop de prêts ? Selon Stiglitz, les prêteurs sont à blâmer, car ils ont l’obligation de faire preuve de diligence, pour juger de la solvabilité de l’emprunteur. Toutefois, il ne faut pas excuser le comportement dépensier de certains régimes. Un fait demeure, peu importe à qui incombe la faute, il faut rembourser la dette.

Lors d’une crise de la dette, le FMI accourait pour une opération de sauvetage, mais ce n’était pas le pays qui était sauvé, mais les banques occidentales. « Cette pratique apportait l’argent nécessaire pour rembourser les créanciers étrangers, qui n’avaient donc pas à payer le prix de l’erreur qu’ils avaient commise en prêtant[1]. » Il s’agit de l’application du principe de la socialisation des risques du privé. Pour ce qui est d’Allan Greenspan, il faisait référence à l’exubérance irrationnelle[2]. On accourait pour le profit facile et les banques occidentales savaient qu’elles ne couraient pas de risque. En cas de problème, le FMI sauvait sa mise et le peuple se retrouvait avec le fardeau de la dette.

Cette problématique à l’égard de la dette est explicable en raison de trois échecs du marché du risque, lequel est conditionné par les adeptes du néolibéralisme. Premièrement, lorsqu’un pays emprunte en dollars américains ou en euros, ça rend le pays susceptible de subir les foudres de la volatilité des marchés. Une dette peut doubler en quelques semaines si la devise du pays en vient à s’effondrer, comme ce fut le cas pour la Moldavie[3]. En deuxième lieu, les contrats de « prise ferme » de la BM(Banque mondiale) ou du FMI, qui transfère au pays les risques de la baisse de la demande pour un produit ou un service. Un État doit donc acheter tout ce qui n’a pas été vendu par une entreprise étrangère, pour que celle-ci ne subisse pas de pertes. Finalement, le principe des prêts à court terme et du remboursement sur demande ont rendu la vie extrêmement difficile aux pays pauvres. Dès qu’une banque sent que ça va mal, elle exige le remboursement, ce qui rend le pays très vulnérable. Avec la libéralisation des marchés, les capitaux se sont mis à circuler à très grande vitesse. Ce principe additionné aux politiques du Consensus de Washington appliquées par la BM et le FMI ont rendu la vie très difficile dans plusieurs pays pauvres.

[1] Stiglitz, Un autre monde, P.364.
[2] Il a été notamment à la tête de la Banque Fédérale américaine de 1987 à 2006 et donc, un des hommes les plus puissants de l’économie mondiale lors de cette période. Selon lui, on accoure dans un marché par temps d’optimisme et on en repart rapidement quand l’humeur change. Source : Greenspan, Allan. 2007. « Le temps des turbulences», JC Lattès, Paris, 677 pages.
[3] Dans la foulée de la crise russe de 1998, la Moldavie, ancienne république de l’Union Soviétique, a vu sa devise dévaluée de manière importante. En perdant ainsi sa valeur, le remboursement de la dette extérieure, contractée en devises étrangères, est devenu insupportable. À un moment donné, la dette extérieure représentait près de 75% du budget de l’État.

 

Pour les gens de ma génération et de ceux qui m’ont précédé, la Guerre froide a été ce qui générée le plus d’inspiration pour les différents scénarios de films ou de livres d’espionnage. La plupart de nos vecteurs de cauchemars se situaient du côté du bloc communiste. Je me souviens des matchs de hockey entre l’équipe Canada et les Soviétiques. Maudit que j’avais peur d’eux, de leur jeu structuré et sans émotion et de la face de chien de Victor Tikonov. Il faisait peur les amis et devant la joie que m’avait procuré le but de Mario Lemieux à la Coupe Canada de 1987*, j’avais eu un sentiment d’effroi à l’égard de ce qui allait arriver aux joueurs de l’équipe CCCP à leur retour à Moscou. Il y a eu Gorbatchev, la Perestroïka, la Glasnost, la Chute du mur et ce fut la fin du communisme. Il n’y avait plus rien à craindre, plus de méchants pour Hollywood. C’est certainement dans cette décennie (1990-2000), que va se situer la fin de la période contemporaine, car au vide laissé par le démantèlement du bloc communiste, le fondamentalisme islamique a pris la place. Une émergence qui se fera dans le fracas du 11 septembre 2001. De nouveaux ennemis furent trouvés et nous pouvions enfin recommencer à craindre quelqu’un. Qui sont-ils et d’où viennent-ils ?

Al-Qaïda
C’est dans les années 1990 que va apparaître le groupe terroriste dirigé par Oussama Ben Laden. Le groupe était déjà actif depuis fort longtemps dans la guerre d’Afghanistan contre l’envahisseur soviétique. Avec la chute du régime communiste, ces combattants vont orienter leur lutte contre les apostats* de l’islamisme soit l’Arabie-Saoudite et l’Égypte, ainsi que contre ses sympathisants occidentaux. Lors de cette période, Al-Qaïda va profiter du désengagement des services secrets américains au Moyen-Orient** pour progresser, recruter et former des combattants du Djihad islamique. Tout ceci avec l’établissement de camps d’entraînement en Afghanistan, qui était alors dirigé par les Talibans du Mollah Omar. Au cours de cette période, le groupe se fera remarquer avec plusieurs attentats retentissants, dont les attaques des ambassades américaines de la Tanzanie et du Kenya en 1998, ainsi que la frappe contre le destroyer américain USS Cole en 2000. Évidemment, ce sont les attaques du 11 septembre 2001 qui viendront définitivement mettre la table à la nouvelle guerre du 21e siècle, celle contre le terrorisme. Une guerre lancée par Georges W.Bush et qui conduira une coalition internationale en Afghanistan et en Irak.

Daech et son État islamique
La décennie 2000 va nous conduire à une mutation d’Al-Qaïda. Tout d’abord, le groupe va s’internationaliser. Il va commencer à former des djihadistes de nationalités multiples qui pourront retourner tranquillement dans leur pays d’accueil et attendre l’appel. De plus, l’exécutif du regroupement, qui était composé d’anciens combattants d’Afghanistan***, va étendre son action à plusieurs régions du monde. Ainsi, une branche d’Al-Qaïda sera notamment créée en Irak.(AQI) À partir de 2006, ce groupe dirigé par Abou Moussab al-Zarqaoui, va se mettre à viser les intérêts américains en Irak et tenter de semer la discorde et le chaos entre les Chiites et les Sunnites pour faire du recrutement. L’actuel chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, n’était pas d’accord avec cette stratégie et les divergences vont conduire les combattants d’AQI à proclamer un État islamique en Irak et en Syrie. C’est dans ce contexte que Daech fit son apparition et il se démarqua en perpétrant des actes de barbaries, comme la décapitation d’otages en direct. Le groupe terroriste va donc s’émanciper d’Al-Qaïda et concentrer son champ d’action dans la conquête de territoires en Irak et en Syrie pour la réalisation de son objectif : la création d’un Califat islamique.

Lors de la dernière année, la coalition internationale a fait des gains importants en reprenant les villes d’Alep en Syrie et de Mossoul en Irak. D’ailleurs, dans le journal La Presse de la fin de semaine dernière, un article évoquait la fin de l’État islamique. Je n’ai pas lu cet article, histoire de ne pas altérer mon opinion de la question. Est-ce la fin de l’EI ? Bien sûr que non, car la prochaine bataille ne se jouera pas sur des territoires désolants comme l’Irak et la Syrie. La bataille se jouera sur les réseaux sociaux, car l’idéologie continuera de faire des gains à ce niveau. Le potentiel de désespoir est grand à l’échelle planétaire et il est facile à exploiter. De plus, il est dur de lutter contre la propagande, surtout lorsque celle-ci profite de moyens technologiques comme ceux que l’on connaît et de financement sans limites, gracieuseté de monarchies pétrolières malintentionnées. Enfin, le vide laissé par la fin du communisme est d’une certaine façon, adéquatement comblé par cette lutte au terrorisme. Parlez-en aux Jack Bauer de ce monde !

*Qui renonce publiquement à une religion ou une doctrine.
**Lorsque Lemieux a compté le but vainqueur, vous vous souvenez du joueur qui était seul devant le but qui n’aurait eu qu’à pousser la rondelle dans le fond ? Comme le mentionnait avec justesse M.Petitclerc, y’a dû faire des cauchemars !
https://m.youtube.com/watch?v=wS9BwliAJus
***Lorsque Bill Clinton va accéder à la Maison Blanche, l’obsession du moment était de juguler les énormes déficits budgétaires. Évidemment, les services secrets seront frappés par la diminution des sommes allouées pour la surveillance sur le terrain, au détriment d’une surveillance par satellites.
****Ben Laden et ses comparses luttaient aux côtés des Moudjahidins, rebelles afghans, contre l’envahisseur soviétique. Dans cette lutte, ils étaient soutenus et armés par l’armée américaine.

 

Ne pas oublier la section News

  1. Trump et Cuba : Après un rapprochement orchestré par l’administration Obama avec Cuba, Donald Trump vient de refroidir les ardeurs des partisans du rapprochement. Rappelons que les États-Unis imposent un embargo à Cuba depuis 1959. Malgré les assouplissements des dernières années, les liens diplomatiques et économiques sont rompus avec ce petit pays situé à moins de 200 KM de la Floride. Bien que le régime castriste ne soit pas le plus doux de la planète, le changement de cap de Trump ressemble à de l’entêtement de vieux idéologues qui pensent que la Guerre froide n’est pas terminée.
  2. Décès d’Helmut Khol : Il est une figure importante de la fin du communisme, car il fut le chancelier qui a réunifié l’Allemagne. Il s’agit d’un artisan incontournable lorsque l’on parle de la chute du mur de Berlin qui a conduit à la fin de la guerre froide. La réunification de l’Allemagne fut négociée avec une autre figure marquante de l’histoire : Mikhaïl Gorbatchev.
  3. La Russie pense avoir tué le chef de l’EI : L’armée russe a déclaré avoir tué le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi. Pour l’instant personne n’est capable de le confirmer avec certitude. Si jamais le tout s’avère, il y aura tout simplement quelqu’un qui va prendra sa place.
  4. Macron majoritaire : Le deuxième tour des législatives en France vient de confirmer une forte majorité au parti d’Emmanuel Macron. Tout ceci dans un contexte, où quatre ministres ont déjà annoncé qu’ils quittaient le navire de Macron. Les derniers en liste, des soutiens de poids lors des législatives, François Bayrou et Marielle Sarney.
  5. La tension monte entre Moscou et Washington : Après qu’un chasseur américain eut abattu un avion syrien, Moscou a annoncé son intention de pointer ses missiles sur les avions de la coalition internationale. Pour Moscou et le régime de Damas, il s’agit d’une violation de sa souveraineté. À suivre…
  6. Israël débute la construction d’une nouvelle colonie juive : Le gouvernement israélien vient d’annoncer la construction d’une nouvelle colonie juive en Cisjordanie. Il est à noter qu’il y a 400 000 colons juifs qui résident en Cisjordanie dans une situation illégale, selon le droit internationale. Dans un contexte où les Américains veulent relancer le processus de paix, cette annonce ne facilitera pas les choses. En passant, qu’est-ce qu’une colonie juive ? C’est trop long à expliquer… Il faudrait faire une vidéo sur cette question.
  7. Attentats au Pakistan : Trois attentats ont fait près de 50 morts au Pakistan. Les attentats ont été revendiquées par l’EI et un groupe islamique né d’une scission avec les Talibans afghans.
  8. Crise du Golfe : Les Émirats arabes unis ont dit au Qatar de prendre «au sérieux» les demandes qui lui ont été adressées. Il y a notamment la réduction des relations avec l’Iran et la fermeture de la chaîne Al Jazeera.(C’est le CNN du Moyen-Orient)
  9. Massacres au Kazaï : L’Onu va envoyer des enquêteurs pour produire un rapport sur l’état des violences dans cette province de la République Démocratique du Congo. Pendant ce temps, les gens continuent de souffrir…
  10. Obama mis au courant en octobre 2016 : Selon le Washington Post, la CIA avait averti le Président que Vladimir Poutine voulait aider Trump lors des élections. C’est pour cette raison, que Obama avait ordonné l’expulsion de 35 diplomates russes, en janvier 2017.

À lire la nouvelle section : « News »

1. Les attentats de la semaine : Bagdad, Kaboul, Yaoundé, Manille, Londres, Téhéran.

2. Coupures des liens diplomatiques entre le Qatar et six pays arabes : Le torchon brûle entre les différentes monarchies du Golfe Persique. Six pays arabes, dont l’Arabie-Saoudite, les Émirats arabes unis et l’Egypte viennent de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar. L’Arabie-Saoudite, en tête, accuse le Qatar de financer le terrorisme. Comme-ci ce pays, pouvait donner des leçons de rectitude politique. Il y a probablement les liens qui existent entre ce pays et l’Iran chiite qui a motivé cette décision. Cette rupture sera accompagné de mesures de rétorsions économiques à l’encontre du Qatar. Tout ceci pourrait à avoir des conséquences sur la fragile stabilité de la région. Pour ma part, je considère que c’est une forme de déclaration de guerre de l’axe sunnite à l’axe chiite. C’est une histoire à suivre…

3. Encore la Corée du Nord : Hier c’était des missiles, un autre jour un essai nucléaire. Les exercices s’accélèrent depuis le début de l’année. À un moment donnée, ça va être pour de vrai. Il ne faut pas oublier la fragilité psychologique du dictateur en place.

4. Augmentation importante du budget de la défense : Le Canada va augmenter ses dépenses militaires de 70 % d’ici 10 ans. Passer de 18 milliards à 33 milliards. Je vais vous surprendre ici, mais je crois que c’était nécessaire. Le Canada est un partenaire important de grandes organisations internationales et il n’avait pas vraiment le choix d’investir. On peut bien déchirer sa chemise sur la place publique, concernant les différentes crises dans le monde, mais il nous faut des moyens pour aller les soulager.

5. L’Homo sapiens plus vieux de 100 000 ans : L’origine de l’humanité vient de prendre un coup de vieux. Des découvertes récentes faites en Ethiopie viennent de prouver que l’espèce humaine date de 300 000 ans.

6. L’Iran frappée par l’EI : La capitale du pays, Téhéran, a été le théâtre d’un attentat qui a fait 17 morts hier (mercredi). C’est une nouvelle très importante, car c’est la première fois, que l’Iran est victime de l’EI. Qu’est-ce qui peut expliquer cet attentat ?

a. L’Iran est engagé aux côtés de la Russie dans sa lutte contre l’EI en Syrie ;

b. Il y a la filiation religieuse qui n’est pas à négliger. La religion musulmane se divise principalement en deux branches : Les Chiites et les Sunnites. Le principal pays chiite est l’Iran et son opposant est l’Arabie-Saoudite sunnite, qui propose une vision très rigoureuse de l’Islam par le biais du Wahhabisme. Pour certains extrémistes sunnites, les chiites sont des impurs.

7. Theresa May minoritaire au Royaume-Uni : La PM britannique devra mener à bien le Brexit avec un gouvernement minoritaire. Elle sort fragilisée de ces élections, elle qui désirait un mandat fort pour négocier la sortie du pays de l’Union européenne.

8. Témoignage de Jim Comey : C’est jeudi qu’avait lieu le témoignage de l’ancien directeur du FBI, devant la commission du renseignement du Sénat. Rappelons que celui-ci a été limogé par Donald Trump le mois dernier. Il doit témoigner pour faire la lumière sur le rôle qu’a joué la Russie dans la dernière élection présidentielle. L’histoire est plus sensible au niveau de la possibilité que le Président ait suggéré à Comey de cesser d’enquêter sur son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn et de ses liens avec la Russie. Selon ce témoignage, le Président aurait fait de l’entrave à la justice et pourrait être destitué pour cela. Au final, ça sera la parole de Comey contre celle de Trump. Qui aura raison selon-vous ?

 

 

  1. Boko Haram libère 83 lycéennes : Le groupe terroriste qui sème le chaos au Nigéria depuis une dizaine d’années vient de relâcher les écolières qui avaient été kidnappées en 2014. C’est suite à des négociations avec le gouvernement qu’elles ont été relâchées en échange de combattants du groupe islamique. En français, Boko Haram veut dire : « l’éducation occidentale est un péché » et ils ont prêté allégeance à l’EI en 2015.
  2. L’Arabie-Saoudite vient d’être nommé membre permanent du Conseil des droits de la femme de l’ONU : C’est un peu comme inviter un loup dans un poulailler. Me semble que ce n’est pas compatible. Ça ressemble à un bon gag de Marcel Béliveau ou d’Alain Stanké.
  3. Trump limoge le directeur du FBI : Le Président des États-Unis a limogé James Comey pour des raisons douteuses. Rappelons que le FBI était en train d’enquêter sur des assertions selon, lesquelles la Russie avait interféré dans la campagne présidentielle américaine. En raison de nombreux liens entre l’administration Trump et la Russie, ce dossier ne sent pas bon. Et si Poutine tenait Trump par les (_________) pour un « je ne sais quoi » ? (Dictée trouée)
  4. Le Québec dans l’eau : Et si le réchauffement climatique avait quelque chose à voir avec ça ? Faut pas dire des choses comme ça Michel… Tant qu’il subsistera des doutes dans l’implication de l’homme dans cette problématique, il ne faut pas prendre de chances et continuer dans le même sens. Après tout, ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort…
  5. Législatives françaises : Il y a une congestion de candidats pour le parti d’Emmanuel Macron en vue des législatives. Même l’ancien Premier Ministre socialiste, Manuel Valls, est allé porter son C.V.
  6. Attaque informatique d’envergure internationale : Pour l’instant, le logiciel de rançons WannaCry aurait fait 45 000 attaques. Histoire à suivre…

 

P.S. J’ai mis un titre dérangeant pour voir si cela pouvait avoir un impact sur mon lectorat. Désolé d’avoir utilisé cet écart de langage pour vendre mon produit.

Avec mon voyage que je suis en train de faire à San Francisco, je suis frappé par un constat effroyable: il y a beaucoup trop d’injustices dans le monde. Un touriste qui arrive dans cette ville magnifique, ne peut être que charmé par cette ville. Le Cable Car, le Golden Gate, les vignobles de Sonoma et de Napa, tout y est pour combler l’épicurien qui sommeil en moi. Toutefois, j’ai de plus en plus de difficulté à profiter du moment, car il y a énormément de pauvreté visible. Une pauvreté que l’on ne veut pas voir, mais qui est cruellement présente. Que faire pour combattre ce fléau ? Je fais parti d’une classe de riches de la société, mais je ne peux pas rien faire pour solutionner cette mauvaise répartition des richesses. Il y a ceux qui se déplacent avec des jets privés, il y a moi, il y une classe moyenne qui peine à joindre les deux bouts et il y a celui qui n’a rien. Qui a le pouvoir de faire ce qu’il faut ? Il y a certes les gouvernements, mais ils sont à la solde des grandes fortunes du monde. L’injustice règne en maître dans ce monde et l’exemple américain en est un très bon.

La semaine dernière, la chambre des représentants a voté pour faire l’abrogation de l’Obamacare. Les conséquences seront désastreuses pour les pauvres. Plus de 14 millions d’américains vont perdre leur couverture médicale d’ici 2018 et 24 millions d’ici quelques années. Les Américains n’auront plus l’obligation de souscrire à une assurance privée, ce qui était obligatoire avec l’Obamacare. Ce sont les riches qui arrêteront de payer pour ça et lorsqu’ils seront malades, ils vont pouvoir payer la facture sans problème. Ce phénomène aura un impact sur les foyers de la classe moyenne qui étaient capables de payer les primes dans un contexte où tous les Américains devaient souscrire. Vous connaissez la loi de l’offre et la demande ? Moins de payeurs, donc des primes qui vont s’envoler et une classe moyenne qui ne pourra plus payer. En parlant de ce qu’il pense de la fin de l’Obamacare, Warren Buffet mentionne :« C’est un cadeau pour les riches comme moi ! ».

Une autre réforme qui donne des frissons dans le dos, est la réforme fiscale de Donald Trump. Baisse des impôts pour les entreprises de 35% à 15 % qui stimulera les investissements aux États-Unis et viendra donner de l’oxygène aux entreprises en difficulté. Elle permettra aussi à de grands capitaux d’augmenter leurs revenus. De plus, selon cette réforme, le taux maximal d’imposition va baisser de 5% et il y aura l’annulation d’une taxe spéciale pour les très riches. Toujours selon Buffet : « Si cette loi était passée cette année, mes impôts auraient baissé de 17 % ». Il avait d’ailleurs mentionné en 2013: « Il n’est pas normal que ma secrétaire paye plus d’impôts que moi ». Selon la logique de cette réforme de la fiscalité américaine, si les riches ont plus d’argent, il y aura du ruissellement sur toutes les strates de la société. La réalité: le déficit budgétaire augmentera, les riches iront cacher leur argent dans des paradis fiscaux ou achèteront des appartements hors de prix à Dubai et le contribuable américain payera la note.

À mon sens, le plus grand fléau qui guette le monde, ce sont les très grandes inégalités qui règnent. La croissance mondiale est toujours au rendez-vous depuis des décennies, mais l’argent se concentre toujours entre les mains de grandes fortunes. Selon un rapport d’Oxfam, publié en janvier 2017, les huit hommes les plus riches de la planète possèdent autant que 50 % de l’humanité. En 2015, le 1% le riche de la planète possédait plus que le 99% restant. La situation est catastrophique et il est urgent d’agir, car si rien n’est fait la déstabilisation mondiale sera de plus en plus grande. Le terrorisme augmentera, le réchauffement climatique continuera sa marche et la démocratie sera compromise. Pour ma part, je vais retourner marcher dans les rues de San Francisco en détournant du regard la centaine de mendiants qui me solliciteront durant ma journée de touriste.

Michel Bouchard

  1. L’armée américaine lance « the mother of all bombs » en Afghanistan : Histoire de compléter la semaine de rêve de Donald Trump, un général de l’armée américaine a fait larguer la plus grosse bombe de l’histoire. Imaginez, un mastodonte de 10 tonnes qui vous tombe sur la tête. Mettons que c’était pour faire le ménage dans la fourmilière des Talibans et de l’EI. En passant, le New-York Times a appris que le porte-avions envoyé par l’administration Trump en mer de Corée, est plutôt allé en Australie. Il y sera plutôt le 25 avril, histoire d’en finir avec ce show de boucane;
  2. Kim Jong-Un manque son coup dans sa tentative d’intimidation: Lors des fêtes du 105e anniversaire de naissance de son grand-père et du fondateur de la dictature qu’il représente, Kim-Jong Un a voulu faire une démonstration de la puissance de frappe de son pays. Ça s’appelle faire patate ! Voir le lien ci-dessous, que j’ai trouvé bien drôle sur le mur de Marc-André Bouchard
    https://www.facebook.com/marcandre.bouchard.98/posts/10154790118159215
  3. Des parents bénévoles qui peinturent une école: Lorsqu’un gouvernement ne joue plus un rôle adéquat dans la mission essentielle que constitue l’éducation, il faut se tourner vers le bénévolat et les fondations. Est-ce que l’on s’occupe réellement des vraies affaires ?
  4. Ergogan remporte son référendum: Le Président Turc vient de remporter une victoire importante dans son désir inavoué de devenir un dictateur, surtout depuis, la tentative ratée de coup d’État, le 15 juillet 2016. Lorsque tu demandes à ton peuple d’avoir plus de pouvoirs et qu’il te dit :« oui je le veux », on appelle ça être en business. Par contre, il faut mentionner que les dictateurs démocratiques*, ont cette capacité à contrôler les médias et les résultats. Il faut surveiller la situation dans ce pays, il y a là une dérive préoccupante.
  5. Theresa May déclenche des élections anticipées: C’est le 8 juin prochain que les Britanniques devront se rendent aux urnes. L’objectif de la PM: se donner un mandat fort pour amorcer les négociations du panier de crabes, que représente le Brexit.
  6. Donald Trump revient à l’America first: Dans un discours qu’il a prononcé au Wisconsin, le Président a réitéré sa volonté de revoir complètement l’entente de libre-échange. Dans un discours de type « campagne », il a sévèrement critiqué le système de gestion de l’offre en vigueur dans l’industrie laitière canadienne. Je vais y revenir la semaine prochaine.
  7. Premier tour des présidentielles françaises: On est encore au coude à coude dans les sondages. Le danger dans ce contexte: les électeurs qui votent les yeux fermés ou qui attendent la tendance du jour pour espérer gagner leurs élections.

*C’est une appellation de mon cru, qu’un certain Vladimir Poutine m’a permis de développer.