Le terrorisme contemporain

Pour les gens de ma génération et de ceux qui m’ont précédé, la Guerre froide a été ce qui générée le plus d’inspiration pour les différents scénarios de films ou de livres d’espionnage. La plupart de nos vecteurs de cauchemars se situaient du côté du bloc communiste. Je me souviens des matchs de hockey entre l’équipe Canada et les Soviétiques. Maudit que j’avais peur d’eux, de leur jeu structuré et sans émotion et de la face de chien de Victor Tikonov. Il faisait peur les amis et devant la joie que m’avait procuré le but de Mario Lemieux à la Coupe Canada de 1987*, j’avais eu un sentiment d’effroi à l’égard de ce qui allait arriver aux joueurs de l’équipe CCCP à leur retour à Moscou. Il y a eu Gorbatchev, la Perestroïka, la Glasnost, la Chute du mur et ce fut la fin du communisme. Il n’y avait plus rien à craindre, plus de méchants pour Hollywood. C’est certainement dans cette décennie (1990-2000), que va se situer la fin de la période contemporaine, car au vide laissé par le démantèlement du bloc communiste, le fondamentalisme islamique a pris la place. Une émergence qui se fera dans le fracas du 11 septembre 2001. De nouveaux ennemis furent trouvés et nous pouvions enfin recommencer à craindre quelqu’un. Qui sont-ils et d’où viennent-ils ?

Al-Qaïda
C’est dans les années 1990 que va apparaître le groupe terroriste dirigé par Oussama Ben Laden. Le groupe était déjà actif depuis fort longtemps dans la guerre d’Afghanistan contre l’envahisseur soviétique. Avec la chute du régime communiste, ces combattants vont orienter leur lutte contre les apostats* de l’islamisme soit l’Arabie-Saoudite et l’Égypte, ainsi que contre ses sympathisants occidentaux. Lors de cette période, Al-Qaïda va profiter du désengagement des services secrets américains au Moyen-Orient** pour progresser, recruter et former des combattants du Djihad islamique. Tout ceci avec l’établissement de camps d’entraînement en Afghanistan, qui était alors dirigé par les Talibans du Mollah Omar. Au cours de cette période, le groupe se fera remarquer avec plusieurs attentats retentissants, dont les attaques des ambassades américaines de la Tanzanie et du Kenya en 1998, ainsi que la frappe contre le destroyer américain USS Cole en 2000. Évidemment, ce sont les attaques du 11 septembre 2001 qui viendront définitivement mettre la table à la nouvelle guerre du 21e siècle, celle contre le terrorisme. Une guerre lancée par Georges W.Bush et qui conduira une coalition internationale en Afghanistan et en Irak.

Daech et son État islamique
La décennie 2000 va nous conduire à une mutation d’Al-Qaïda. Tout d’abord, le groupe va s’internationaliser. Il va commencer à former des djihadistes de nationalités multiples qui pourront retourner tranquillement dans leur pays d’accueil et attendre l’appel. De plus, l’exécutif du regroupement, qui était composé d’anciens combattants d’Afghanistan***, va étendre son action à plusieurs régions du monde. Ainsi, une branche d’Al-Qaïda sera notamment créée en Irak.(AQI) À partir de 2006, ce groupe dirigé par Abou Moussab al-Zarqaoui, va se mettre à viser les intérêts américains en Irak et tenter de semer la discorde et le chaos entre les Chiites et les Sunnites pour faire du recrutement. L’actuel chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, n’était pas d’accord avec cette stratégie et les divergences vont conduire les combattants d’AQI à proclamer un État islamique en Irak et en Syrie. C’est dans ce contexte que Daech fit son apparition et il se démarqua en perpétrant des actes de barbaries, comme la décapitation d’otages en direct. Le groupe terroriste va donc s’émanciper d’Al-Qaïda et concentrer son champ d’action dans la conquête de territoires en Irak et en Syrie pour la réalisation de son objectif : la création d’un Califat islamique.

Lors de la dernière année, la coalition internationale a fait des gains importants en reprenant les villes d’Alep en Syrie et de Mossoul en Irak. D’ailleurs, dans le journal La Presse de la fin de semaine dernière, un article évoquait la fin de l’État islamique. Je n’ai pas lu cet article, histoire de ne pas altérer mon opinion de la question. Est-ce la fin de l’EI ? Bien sûr que non, car la prochaine bataille ne se jouera pas sur des territoires désolants comme l’Irak et la Syrie. La bataille se jouera sur les réseaux sociaux, car l’idéologie continuera de faire des gains à ce niveau. Le potentiel de désespoir est grand à l’échelle planétaire et il est facile à exploiter. De plus, il est dur de lutter contre la propagande, surtout lorsque celle-ci profite de moyens technologiques comme ceux que l’on connaît et de financement sans limites, gracieuseté de monarchies pétrolières malintentionnées. Enfin, le vide laissé par la fin du communisme est d’une certaine façon, adéquatement comblé par cette lutte au terrorisme. Parlez-en aux Jack Bauer de ce monde !

*Qui renonce publiquement à une religion ou une doctrine.
**Lorsque Lemieux a compté le but vainqueur, vous vous souvenez du joueur qui était seul devant le but qui n’aurait eu qu’à pousser la rondelle dans le fond ? Comme le mentionnait avec justesse M.Petitclerc, y’a dû faire des cauchemars !
https://m.youtube.com/watch?v=wS9BwliAJus
***Lorsque Bill Clinton va accéder à la Maison Blanche, l’obsession du moment était de juguler les énormes déficits budgétaires. Évidemment, les services secrets seront frappés par la diminution des sommes allouées pour la surveillance sur le terrain, au détriment d’une surveillance par satellites.
****Ben Laden et ses comparses luttaient aux côtés des Moudjahidins, rebelles afghans, contre l’envahisseur soviétique. Dans cette lutte, ils étaient soutenus et armés par l’armée américaine.

 

3 réflexions sur “Le terrorisme contemporain

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