L’ouverture des frontières n’est pas un remède

     Lorsque tu piges dans le chapeau des nationalités à ta naissance, il faut être vraiment malchanceux d’être né Syrien. Le conflit syrien, débuté en 2011, a déclenché un important flux migratoire. Tout ceci dans un contexte où la situation est catastrophique dans certains pays du Moyen-orient (Afghanistan, Irak, Yémen) et en Afrique du Nord. Selon certaines estimations, près d’un million de migrants a tenté de rejoindre l’Europe illégalement en 2015. Il est normal que les pays développés doivent faire leur part pour contrer ces crises humanitaires. Par contre, l’accueil de ces déshérités n’est pas une situation viable à long terme pour l’ensemble des acteurs. Cela ressemble plutôt à un premier répondant qui placerait un « plasteur» sur une plaie béante. Cette ouverture ne nous dédouane pas de prendre des actions plus significatives, plus engageantes sur le plan politique. D’autant plus que cette situation est périlleuse pour nous et pour les pays des populations réfugiées. Après ce constat, que faire ?

La montée du populisme dans les pays développés est directement reliée à cette hausse massive de l’immigration illégale. Faute de moyens pour accueillir convenablement ces masses de gens avec des cultures différentes, nous assistons impuissants à la faillite de l’intégration de plusieurs communautés et à la transformation de notre tissu social. De là vient la méfiance à l’égard des étrangers, ce qui a notamment conduit au Brexit, à l’élection de Trump aux États-Unis et à la montée de la droite protectionniste en Europe, particulièrement en France.

Le climat de méfiance est palpable dans les pays développés, mais ce n’est rien avec ce qui se passe dans ces pays où règne le chaos. Ces pays se désintègrent, par le biais d’un exode massif de cerveaux et d’une jeunesse à la recherche d’espoir. L’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, pour ne nommer que ceux-là, se vident de leur élite intellectuelle laissant ainsi la place aux Islamistes. Sans ces atouts, que constituent les gens instruits et les jeunes, comment sera-t-il possible d’un jour reconstruire ces pays ? La situation est tellement désespérée, que les Occidentaux pactisent avec Bachar Al-Assad en Syrie. Le désarroi est grand !

Accueillir plus de gens, je veux bien, mais il ne faut pas non plus se cacher la tête dans le sable et se contenter de l’effet placebo de ce remède. Il faut régler la situation dans ces pays. Facile à dire vous me direz! Je sais, mais on a le droit de réfléchir à voix haute. La solution est politique et elle passe par une réforme complète du conseil de sécurité de l’ONU. Nous ne pouvons plus laisser les clés de l’avenir du monde à cinq pays (États-Unis, Russie, Angleterre, France et Chine) qui protègent davantage leurs intérêts que d’assurer le bien-être de ces populations accablées. Est-ce que la volonté politique est suffisamment puissante pour venir à bout de ces crises où l’on se satisfait d’elles? Après tout, la destruction est créatrice de possibilités.

7 réflexions sur “L’ouverture des frontières n’est pas un remède

  1. Oui Michel il est vraique la mondialisation peut et va faire mal à notre agriculture….. il y a aussi M Trump et les négociations de l’ALENA qui peuvent nous faire mal!!!!!! Salut!!!!

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