Par Michel Bouchard
Depuis le début de ce siècle, un débat fait rage sur la responsabilité du réchauffement climatique. D’un côté, il y a ceux qui pensent que l’activité de l’être humain est responsable de ce réchauffement et de l’autre, il y a les partisans de l’idée selon laquelle ce réchauffement est naturel. Qui dit vrai? Bien honnêtement, je n’en ai aucune idée, car je ne suis pas un spécialiste de la question. C’est pour cette raison que les scientifiques existent et que les médias répandent la bonne nouvelle. Ce que je veux expliquer aujourd’hui, c’est de comprendre les origines de ces deux conceptions du réchauffement climatique. Regarder les sources par lesquelles les gens se disent climatosceptiques ou non.
L’activité de l’être humain est responsable du réchauffement
C’est en 1958 qu’un premier scientifique(Charles Keeling) va démontrer la corrélation entre l’augmentation rapide de la concentration de gaz carbonique et l’activité humaine. À partir de là, une lente prise de conscience va s’amorcer sur la problématique. Un cheminement qui va mener à la création du GIEC* en 1988. Ce groupe d’experts va rédiger cinq rapports d’analyse sur la situation climatique. Les conclusions de ces rapports étaient sans équivoque: si rien n’était fait pour freiner l’augmentation de la température, l’humanité courrait à sa perte. C’est dans cette optique que les dirigeants de pays se sont engagés dans des discussions qui ont mené à la signature du protocole de Kyoto en 1997 et à l’entente de Paris en 2015. Donc, lorsque vous avouez être inquiets pour l’avenir de notre planète, vous devez nécessairement asseoir votre argumentaire sur les travaux du GIEC.
Cela dit, lorsqu’un militant descend dans la rue comme la semaine dernière(manifestation du 27 septembre 2019), il est important d’ajuster son argumentaire sur les bonnes sources et surtout: d’accompagner cette action ponctuelle, de gestes concrets au quotidien.
C’est un phénomène naturel
Lorsque l’on se dit climatosceptique, il faut aller puiser nos sources à travers les méandres du web. Ces temps-ci, un physicien français, François Gervais, fait beaucoup de bruit. Il faut dire qu’il vient d’écrire un livre qui s’intitule: « Le réchauffement climatique est un leurre.» Bien honnêtement, je ne connais pas ce monsieur et je vous laisse juger de la pertinence d’appuyer ses dires par son propos. Selon le climatologue François-Marie Bréon qui se prononçait sur un livre de Gervais écrit en 2013: « L’ouvrage de François Gervais témoigne d’une profonde ignorance des sciences du climat. La plupart des arguments avancés par l’auteur sont en totale contradiction avec la littérature scientifique.** Toutefois, vous pouvez continuer vos recherches et vous arriverez probablement à vous convaincre du leurre du réchauffement. Avec la magie du web, il est possible de trouver des preuves accablantes pour vérifier n’importe laquelle théorie du complot. (voir 9/11) Des théories fumeuses, qui sèment un doute*** dans l’esprit des gens et qui anesthésient notre action collective. Tant que subsiste une possibilité que le pire n’arrive pas, la complaisance et l’immobilisme sont au coeur de notre action.(ou inaction c’est selon…)
En conclusion
L’objectif de cet article était d’essayer de vous montrer de quoi est fait l’argumentaire de chacune des parties dans l’affrontement idéologique sur le réchauffement climatique qui engendre des changements climatiques. Les citoyens prennent ce qui est disponible autour d’eux et se forgent une opinion. Dans ce contexte, je vous laisse juger de la pertinence du cadre de référence de chacun des points de vue. D’un côté, vous avez la science et le GIEC. De l’autre, la « science », le supposé complot mené par le GIEC et le doute.
Finalement, ce sera sur nos actions que l’histoire portera un jugement. Si vous êtes «climatoinquiet», les beaux discours, la signature de pétitions, la participation à des manifestations ne suffiront plus. Il faudra prendre des actions individuelles immédiates pour changer la donne. Pour les climatosceptiques, j’aurais envie de leur poser une question: « Est que notre manière de vivre aura des impacts négatifs sur l’environnement dans lequel les générations futures vivront ?» À vous de répondre…
* Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat. Il est composé d’un groupe d’experts (36 membres actuellement) qui passe en revue toute la littérature scientifique en lien avec le climat. À partir de là, le groupe rédige un rapport pour faire état de la situation.
*** L’institut Georges C.Marshall a fait de la semence du doute son fonds de commerce. Ces premiers clients provenaient de l’industrie du tabac. À cet égard, j’ai déjà publié un résumé de lecture sur le livre: « Les semeurs de doute ».